jeudi 26 mars 2020

Pensées en vrac... lecture

Lecture

Je viens d'engloutir Romanesque de Lorànt Deutsch. Dans la bibliothèque depuis des lustres, il m'avait semblé suffisamment dense pour que j'en repousse la lecture. Il l'est en effet... Cependant, j'y ai appris des choses passionnantes sur l'origine de notre langue à travers l'histoire du pays...
 
Savez-vous que le mot califourchon vient du breton : kall qui signifie testicules et du latin furca la fourche ?
Notre @ ne date pas de l'invasion du numérique. Dès le début du moyen âge, des moines auraient utilisé ce signe (ou approximativement le même). Il s'agissait d'un d s'entourant autour d'un a pour dire Ad, qui en latin veut dire "à" ou "vers". CQFD. Quand le courrier électronique a été crée dans les années soixante-dix, c'est ce signe qui a été choisi pour séparer le nom et l'adresse. N'existant dans aucun alphabet ni aucune langue, il évitait les erreurs.

Les vikings nous ont laissé pour héritage le mot joli qui vient de Jol, une fête païenne scandinave qui célébrait le solstice d'hiver.

Les chiffres arabes sont apparus du temps d'Hugues Capet, grâce à un jeune moine ayant découvert cette numérotation faite de neuf signes plus le zéro. D'ailleurs, à l'époque, le zéro, avant d'adopter le mot italien zero, est appelé sifr... Devenu chiffre, ce mot-là prendra un sens plus global.

Au XIIème siècle, des sentinelles criaient aux amants illégitimes que l'aube arrivait... Ce afin que chacun regagne sa couche... Voilà d'où vient l'aubade !


Et notre fameux doigt d'honneur ? Comment a-t'il émergé ? De la Guerre de Cent ans. Les anglais utilisaient un arc puissant. Quand les français faisaient des prisonniers, ils leur coupaient le majeur de la main droite pour  s'assurer que ces hommes ne pourraient plus tirer (vous voyez le geste de l'archer, devenu impossible ?). Aussi, les archers anglais indemnes, pour provoquer les français avant la bataille, leur montraient-ils leur majeur tendu poing fermé !

C'est Prosper Mérimée, avant Bernard Pivot et Jean-Joseph Julaud, qui a initié la première dictée, à la cour de Napoléon III.


Management, ce mot bien anglais, viendrait en fait du français ménage au sens de "bonne organisation économique familiale", en cours au XIIIème siècle.


Ceux qui liront ces 388 pages passionnantes trouveront bien d'autres anecdotes et références... et verront  comment les langues européennes sont intriquées.



Pensées en vrac, esthétique...


Esthétique

Je vois passer tout un tas de posts très drôles sur le fait que, nous les femmes, enfermées sans coiffeuse ni esthéticienne, allons sortir de confinement salement amochées, version yéti et grise mine.
Et si c'était l'occasion pour nous de nous réconcilier avec la nature ? Je dois avouer que la fermeture des salons de coiffure m'aurait encore, il y a trois ans, fait dresser les cheveux teintés sur la tête. Mais après ma chimio, mes cheveux ont repoussé blancs (je les cachais avant) et, à l'instar de Sophie Fontanelle et d'autres (je pense aussi à Tatiana de Rosnay) j'ai choisi de les laisser à l'état naturel. Certains pensent que c'est ma NOUVELLE couleur de cheveux. Mais non, c'est MA couleur. C'est tout. Et je me plais comme ça. Je ne me sens pas vieille pour deux sous. Et quelle liberté ! Les racines ? Même plus peur...
Je ne sais pas si c'est une tendance qui enfle : quand on a une nouvelle voiture, on en voit plein d'identiques à la nôtre dans les rues... Notre cerveau, quel drôle d'engin ! Est-ce que ça fait pareil pour les cheveux gris/blancs ? En tout cas, si certaines parmi vous hésitaient à franchir le pas, c'est peut-être le moment !





A lire : Une apparition de Sophie Fontanelle, sorte de journal romancé de cette métamorphose : passer du noir au blanc !

Pensées en vrac... coup de gueule !

J ????




École
Cela doit bien faire une dizaine de jours maintenant que l'école se fait en confinement à la maison.
Je dis ça parce que ce ne sont pas les vacances. Je dis ça parce que bien souvent, il n'y a pas un ordinateur pour chacun dans la maison. Question :
Comment font les parents pour télétravailler quand les enfants doivent passer du temps devant l'écran, les échanges avec les profs (et le travail) se faisant essentiellement de façon numérique (adieu papier crayon ) ?
Trouver le rythme... Pas simple. Il y a des télescopages...

Profs
Je veux bien croire que les membres du gouvernement soient sur les dents, et Sibeth avec. Mais quelle bourde monumentale d'oser dire que les enseignants ne font rien. Même si c'est une regrettable erreur, cela montre bien combien, hélas, dans l'inconscient collectif, les profs apparaissent comme des "glandeurs"...
 A ceux qui croient encore ça, je suggère d'aller en pension quelques temps chez un prof pour voir un peu de quoi il retourne. Fille de prof, j'ai vécu à côté de ma mère qui était le nez dans ses préparations et ses corrections NON STOP. 

A écouter : les Fatals Picards avec leur  hilarante  sécurité de l'emploi !



Le service des manuscrits


Violaine Lepage se réveille à l’hôpital entourée de Marcel Proust, Virginia Woolf et Patrick Modiano. Houellebecq et Georges Perec ne sont pas loin. Il y a aussi un chat, bien sûr. Victime de son pire cauchemar, un crash d’avion, cette femme de 44 ans, célèbre éditrice parisienne, a survécu. 
Deux millions de français rêvent d’être publiés mais pour la majeure partie d’entre eux ce projet restera à l’état d’ébauche. D’autres enverront plein d’espoir leur prose au service des manuscrits. Violaine dirige ce service qui peut faire basculer une vie. C’est ce qui s’est produit avec « Les Fleurs de sucre » dont l’auteur se cache mystérieusement. Quand le roman est retenu dans la dernière sélection du Goncourt et que des meurtres similaires à ceux décrits dans le livre se produisent dans la réalité, Violaine, en plus de sa difficile convalescence, a du fil à retordre.
L’écriture, fluide, ne s’encombre pas de fioritures. L’intrigue n’en est que plus visible et intense. Très vite, les évidences s’accumulent et on a, c’est certain, découvert la vérité avant que l’auteur ne sème d’autres indices qui permettront de la dévoiler. Le personnage de Violaine, carré et fantasque, réserve pourtant de nombreuses surprises. L’atmosphère d’une maison d’édition et le monde littéraire sont exposés dans complaisance mais échappent à la caricature. Les personnages qui gravitent autour de l’attachante Violaine sont pleins de surprises, de Béatrice, lectrice particulière, à Pierre, le psychanalyste en passant par Édouard, le mari-décorateur. Évidemment, l’auteur nous cueille finalement là où on ne l’attend pas. Mon avis ? A lire d’urgence.


Le service des manuscrits. Antoine Laurain, Flammarion. 18€

mardi 24 mars 2020

A la fin de l'envoi...

J'ai donc découvert Alexis Michalik grâce à son roman, (ignare que je suis) avant de réaliser qu'il se distinguait dans d'autres domaines comme le théâtre. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'assister à une représentation.

 Alors, à défaut d'aller voir la pièce, je me suis procuré le dvd du film "Edmond".
Je suis, comme beaucoup, une amoureuse de "Cyrano de Bergerac"...
Et j'ai aimé découvrir cette histoire, librement inspirée de l'écriture et de la création de la pièce par Edmond Rostand, à la fin du XIXème siècle.

Le jeune auteur peine à trouver l'inspiration. Il doit pourtant écrire une pièce pour Coquelin, un acteur en vogue du moment. Son rival, Feydeau, triomphe, et se moque gentiment de lui. Rien ne vient et pourtant les répétitions vont commencer. Puis, Honoré, le patron du bistrot où Edmond a ses habitudes, va l'inspirer. De même, quand il joue au prête-plume pour aider son ami à séduire une femme, Edmond tient quelque chose. Qui sera son héros ? Savinien de Cyrano de Bergerac. L'histoire est en marche...

Voilà un bon moment de divertissement. On entend évidemment déclamer des extraits de la pièce. Cela donne envie de la revoir encore et encore.... Impossible de se lasser de ce chef-d’œuvre en alexandrins. J'ai revu la version avec Depardieu il y a quelques mois au prétexte de la faire découvrir à mon plus jeune fils.

Je vous engage à rechercher dans votre bibliothèque la pièce de théâtre. La relire, apprendre cette tirade du nez que vous vous jurez de savoir un jour, ou encore, vous amuser, avec votre moitié, à rejouer la scène du balcon... Autant d'activités à inventer confiné.
A lire, aussi, le petit fascicule "La vengeance de Cyrano". Bruno Cras, journaliste et critique de cinéma, a, lors de la sortie du film de Rappeneau, en mars 1990, écrit une critique. Puis, au festival de Cannes, amené à parler à nouveau de Cyrano à la radio, Bruno décide d'écrire un texte en alexandrin. Cela lui donne l'idée d'écrire un acte supplémentaire à la pièce... A découvrir*.





*uniquement en vente en ligne

lundi 23 mars 2020

Loin




Le confinement me donne l'occasion de publier avec un peu de rigueur. J'ai choisi de partager avec vous certaines chroniques... 

Voyage, voyage !


En novembre dernier, le hasard du calendrier a voulu que je lise Loin, d’Alexis Michalik, au moment de la sortie du film tant attendu : La Reine des Neiges 2. Quelle drôle d’idée, me direz-vous, d’associer ce roman de 644 pages (oui, 644 !) et ce dessin animé de Walt Disney ! C’est que dans les deux, il est sensiblement question de la même chose.


La Reine des Neiges 2
Celui qui serait passé à travers les mailles du filet de « La Reine des Neiges » aura vécu sur une autre planète ces six dernières années. Qui n’a pas, au moins une fois, été confronté à l’entêtante mélodie de « libérée, délivrée » ? Dans le deuxième volet des aventures des demoiselles d’Arendelle, la Reine Elsa et la Princesse Anna ont retrouvé leur complicité d’antan. Cependant, depuis peu, Elsa entend une voix qui l’appelle. La suivra-t-elle « dans un autre monde » pour découvrir d’où viennent ses pouvoirs ? Oui, mais pas sans Anna, Kristoff, Sven et Olaf bien sûr.
Ce nouvel opus n’a rien à envier au premier épisode. Il nous transporte instantanément dans un univers magique, mystérieux et joyeux. Tous les personnages ont gagné en maturité. Olaf, le bonhomme de Neige créé par Elsa, auquel Dany Boon en pleine forme prête sa voix, est irrésistible. Son rôle s’est étoffé. Comme les petits spectateurs d’autrefois, il a grandi et s’interroge sur ce que cela représente. Les secrets et les non-dits n’ont plus court. Les malentendus entre les sœurs évités, l’intrigue est allégée. Cela donne une épopée incroyable et fantastique où l’on pénètre la mémoire de ceux qui nous ont précédés pour mieux se trouver. Un voyage initiatique vers les origines où la magie, la mémoire de l’eau et la musique nous emportent. Et on se laisse toucher.




Loin
L’état d’esprit du premier roman d’Alexis Michalik n’est pas très loin (sans mauvais jeu de mots) de ce qui précède. Il faut se faire un peu violence au départ. Le démarrage est poussif, confus… la profusion de situations et de personnages aurait tendance à perdre le lecteur (déjà potentiellement refroidi par l’épaisseur du livre).
Antoine a 26 ans. C’est un jeune homme bien sous tout rapport. Il coche toutes les cases du gendre idéal, n’a aucun vice. Jen, sa fiancée, ne s’y est pas trompée. Ils ont acheté ensemble un appartement et vont se marier. Pour couronner le tout, Antoine est embauché dans un grand cabinet d’avocats. Il y a pourtant des failles dans la vie du jeune homme. Son père, par exemple, est parti sans laisser d’adresse il y a une vingtaine d’années, alors qu’Antoine n’était qu’un enfant et sa sœur Anna, même pas née. Aujourd’hui, la jeune femme de 19 ans est impétueuse, bourlingueuse et flirte en permanence avec les limites. Un jour, Antoine reçoit une carte postale, égarée par la poste et distribuée à son destinataire avec dix-sept ans de retard. L’écriture de son père, quelques mots (pas des moindres, en l’occurrence : « je vous aime ») et un manoir en Autriche, vont bouleverser son existence. C’est le début, pour Antoine, Laurent (son meilleur ami) et Anna, d’une grande aventure… à la poursuite de ce père mystérieux et fugueur. Leur quête, de Vienne à Berlin en passant par la Turquie et bien d’autres endroits, va permettre à chacun des protagonistes de découvrir d’où il vient, mais surtout qui il est. Avec une foule de références à l’histoire de l’Europe depuis le début du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui, Alexis Michalik construit un récit épique, dense, touffu même parfois. Mais on lui pardonne car il faut dire ce qui est : une fois qu’on a commencé, impossible de lâcher ce livre...

vendredi 20 mars 2020

Se lever aux aurores et écouter la ville qui ne se réveille pas... Il fait doux déjà. Les oiseaux gazouillent. La boulangerie est ouverte. La vitrine du magasin de vêtements a été retirée... Inutile de laisser jaunir le tissu des tenues de printemps exposées.
Avant le réveil de la troupe, je m'attelle au yoga. Ou plutôt, je me délecte du temps que je peux y consacrer. J'accomplis les 5 tibétains*. Un rituel très simple que je pratique depuis plusieurs années. J'y ajoute quelques mouvements qui me conviennent d'étirement des bras. Puis, aujourd'hui, je me donne le temps d'une salutation au soleil.
Bientôt je réveillerai mon 12 years old qui s'est concocté lui-même un programme de travail. L'idée est de tout boucler le matin pour, l'après-midi, avoir le temps de faire des jeux, des activités physiques, de la lecture et un peu d'écran.

Je tire mon chapeau à tous les enseignants qui ont dû, en quelques heures, adapter leurs cours et proposer un suivi à distance à leur élèves, sachant qu'eux-mêmes, bien souvent, se trouvent confinés à la maison avec des enfants à gérer !!! Quand je lis, deça-delà, des critiques, ça me fait bondir...
Je remercie particulièrement le professeur de musique de suggérer de chanter en famille et de fournir les liens. Je bénis le professeur d'EPS pour sa vidéo montrant des exercices de PPG (préparation physique générale). Ce qui sert aux enfants profite aux parents !

Hier après-midi, j'ai improvisé salon dans la cuisine ensoleillée. Séance de bronzage fenêtre ouverte, et discussion avec les enfants. Cet instant avait le goût de mes vacances estivales, quand, chez ma grand-mère à l'heure de la sieste, la vie du village s'arrêtait, et qu'on entendait les mouches voler. Le temps s’égrenait avec une lenteur perdue depuis. 
Cette pause, tout le monde le pressent, va bouleverser bien des choses... Repartira-t-on comme si de rien n'était après tout ça ?
Pas sûr...

Mon petit déjeuner m'appelle ! Je vous souhaite une belle journée. Restez chez vous. Nous sommes tous plein de ressources pour faire de ce moment une riche parenthèse !





Un peu d'humour ne nuit pas... Et bon courage à tous ceux qui vont travailler à l'extérieur !
 

*Ces mouvements, vous pouvez les trouver facilement sur youtube. Personnellement, je ne fais pas 21 mouvements à chaque fois. Ma prof de yoga avait conseillé de commencer par trois, puis d'augmenter. J'ai été jusqu'à 12 fois chaque mouvement. Puis, après les traitements, je suis restée un long moment sans rien faire avant de réaliser que je pouvais repartir de trois. Je suis passée à six ce matin !!!

mercredi 18 mars 2020

Ne m'oubliez pas

 Les paroles de cette chanson, envoyez-les à votre fiancé(e) confiné(e) loin de vous, mais aussi à vos amis, aux membres chéris de votre famille. N'oubliez pas non plus de chanter...





Ne m'oubliez pas
Pensez à moi
Comme je pense à vous
Comme je pense à vous

Y'a pas si longtemps
Souvenez-vous
Comme c'était doux
Quand nous étions nous



Loin des yeux, loin du corps peut être
Mais le cœur lui n'en fait qu'à sa tête
Il traverse les murs,
Il part à l'aventure
Rien ne l'arrête



Si vous me cherchez
Vous me trouverez
Tapi(e) dans vos pensées
D'amour ou d'amitié

N'oubliez pas
Je suis là
Et je pense à vous
Et je pense à nous


 Louis Chedid. Ne m'oubliez pas. Chanson extraite de l'album "Tout ce qu'on veut dans la vie".
A écouter d'urgence. On dirait que l'artiste avait senti le vent venir, tellement ses paroles collent à l'air du temps. Il nous offre aussi des mélodies sublimes qui ne peuvent que nous aider en ces temps de confinement. Bonne écoute.