mardi 26 mai 2015

Mirage

Les mots sont le vent
Et nous occis dans
Cette nébuleuse
Illusion trompeuse
D'un ailleurs charmant

On émet des mots
Dans la démesure
On lève l'émotion
Et toutes les censures
Sans compromission

Hauts vertigineux
Fonds si douloureux
On perd vite le nord
A faire tant d'effort
Juste pour être heureux

Les mots sont charmants
Mais nous perdus dans
Cette nébuleuse
Illusion douteuse
D'une vie autrement



La vie c'est précieux et dérisoire
C'est être aux cieux ou au désespoir
Être entre les deux et osciller
Équilibre fragile à trouver

dimanche 24 mai 2015

Promenade au fil des vignes...


Une cabotte

entre Beaune et Pommard

des ruches





la vie !

jeudi 21 mai 2015

Recettes en chaîne.


En ouvrant ma boîte mail il y a quelques jours, j'ai trouvé une chaîne intelligente ! On reçoit régulièrement des messages dans lesquels on nous dit qu'on est la meilleure maman du monde ou la femme la plus extraordinaire. On sourit, parfois on rit franchement et on joue le jeu (ou pas) de copier le message et de le renvoyer aux copines. Quelquefois, on néglige totalement l'envoi impératif des neuf messages qui nous permettront, si on s'est exécuté, de recevoir fortune ou bonheur, le tout généralement avant 23h le jour même. Bref ! Là n'est pas mon propos. Non.
 Cette fois, il s'agit d'une chaîne d'échange de recettes de cuisine. Selon un principe que j'ai assez mal compris- et je n'ai pas eu le courage de demander à mon agrégée de maths de sœur de me faire un cours particulier, sa grande pédagogie ne permettant sans doute même pas que je sois éclairée- j'envoie une recette de cuisine de tous les jours à quelqu'un que je ne connais pas forcément et dont l'adresse e-mail m'est fournie par un premier correspondant (que je connais !). J'envoie ensuite un courrier type à un certain nombre de mes amis avec les deux adresses e-mail qui me sont fournies (celle de mon destinataire et celle de mon expéditeur). A la fin de la chaîne, on reçoit normalement un certain nombre de recettes, qui arrivent parfois du bout du monde.

Donc, chère famille O, chers lecteurs, voilà la mienne. Elle a le mérite d'être simplissime et de pouvoir se servir  ou au quotidien, ou quand on reçoit ! J'espère qu'elle vous plaira.


Pain de thon

Ingrédients :
 une grosse boîte de thon.
5 ou 6 œufs.
25cl de crème épaisse.
sel, poivre, aneth.
1 petite boîte de concentré de tomates.
quelques tranches fines de citron et un filet d'huile d'olive.

Recette :
Battre les œufs dans un saladier et rajouter la crème, puis le concentré de tomates. Saler, poivrer, ciseler l'aneth. Émietter le thon et le mélanger à l'appareil, ne pas oublier le filet d'huile. Verser ensuite dans un moule à cake et disposer les tranches de citron. Faire cuire au bain-marie à 180° pendant 45 minutes.

A déguster avec une mayonnaise ou un coulis de tomates chaud et une salade...


 Bon appétit.



Je remercie mon amie Frédérique pour cette recette et je vous invite à parcourir son blog http://sparklinglifeforever.blogspot.fr où vous pourrez trouver plein d'autres idées cuisine !

lundi 11 mai 2015

Hymne à Camille

De tes beaux yeux couleur d'agate
De ta peau blanche comme l'albâtre
De tes mains pétries de génie
Il est tombé fou, ébaudi
C'était écrit : vous vous mélangeriez !

Dessin réalisé d'après photo.
Comme la valse des amants
La vie telle un enchantement
T'offrait la danse langoureuse
Lui conquis et toi amoureuse
De chefs d’œuvre tous deux accoucheriez !

Marrie tu ne manquais pas d'air
Mais l'ère n'était pas au mari
Camille allons voir si la rose
De tous les siècles il y a des choses
Contre lesquelles on ne peut pas lutter !

L'homme adore, chérit sa maîtresse
Avec la légitime il reste
Son cœur de pierre n'est pas fragile
Ce sont ses pieds qui sont d'argile
Sûr, de marbre tu ne l'as pas laissé !


Entière tu t'étais liée à lui
Et puis tu t'es sentie trahie
Camille brûle en toi la passion
Elle te dévore non sans raison
Tu implores : que ton âme ne soit pas pillée !

L'amour c'est la folie douce qui guette
Ton talent c'est toi qui en es le maître
Toi qui choisis ton auguste destin
Art fertile qui palpite entre tes mains
D'une beauté éternelle
Merci Camille Claudel


A lire : "Camille et Paul La passion Claudel" de Dominique Bona chez Grasset 2006, ainsi que l'incontournable "Camille Claudel Le tourment de l'absence" de Brigitte-Fabre-Pellerin édité par Les carnets de psychanalyse 2005.

dimanche 3 mai 2015

Dernier tango


Photo-montage réalisé à partir d'une vidéo d'Eric Cesareo

 La troupe des adultes de la comédie de Remparts répète... Cette année, "Dernier tango" raconte la tragédie grecque avec les mots (entre autres) d'Anouilh. Guerre, sexe, meurtre, vengeance, destin... Tous les ingrédients sont là. Pièce à tiroirs, mise en abyme, avec au beau milieu du lavage de linge sale en famille un orchestre pour le moins surprenant et, tragédie dans la tragédie, l'histoire du propriétaire de la salle où les Atrides se donnent en spectacle.
Qu'y a-t-il derrière le rideau ? Quel est l'envers du décor ? Pour me glisser chaque vendredi parmi eux, je peux vous livrer quelques éléments. Au premier abord, l'histoire paraît carrément sinistre. Sauf qu'une sorte de magie opère. Qui peut résister en effet à la gouaille de la contrebassiste lorsqu'elle explose : "C'est quand on essaye de comprendre les autres qu'on se fait rouler. Est-ce qu'ils essayent de nous comprendre eux ? Non ! Vous ne m'ôterez pas l'idée de la tête, Monsieur Léon, il n'y a plus d'hommes ! Des gros, qui puent, des bien membrés. Tous des intellectuels qui se lavent, des mous."
Les comédiens se retrouvent et discutent. Les costumes sont arrivés. Les filles s'enferment dans les toilettes et s’entraident pour se vêtir. Il y a des retouches à faire. On s'agite, on s'amuse, comme des enfants avec leurs déguisements. Les commentaires vont bon train. Quelles chaussures, quels accessoires viendront parfaire la tenue ? Chez les garçons c'est beaucoup plus sommaire. En deux temps trois mouvements ils ont enfilé leur chemise. Seul Egisthe parade avec son splendide manteau.
Le précepteur s'est lancé dans son monologue : " Mais lorsqu'un Dieu soudain, nous décoche ses traits, aucune force humaine ne peut lui résister. Le lendemain à l'aube allait se disputer l'épreuve de la course des chars". Le texte doit ici être transcendé par l'acteur qui parvient à faire vibrer le public dans sa narration de la course, comme si on y était.
Il y a des ratés, des ratages. Des fous-rires. Clytemnestre bafouille, se prend les pieds dans sa robe et se lance une bordée d'injures quand elle bute sur ses répliques. Électre en face, pense à la façon dont elle va bien pouvoir lancer son : "Je suis bien malheureuse".
Les spectateurs, Solange et Gaston, ne sont pas en reste et commentent la pièce à laquelle ils assistent. "Ma-ma" annone l'un des acteurs de Grain de sel, qui vient se greffer au milieu du spectacle.
Chacun se répond ou s'ignore. Tout le monde entend tout et il est parfois difficile de garder son sérieux. Le metteur en scène demande cent fois un changement de ton, un placement différent, et il en faut cent-une voire plus pour que l'apprenti-comédien applique les conseils.
Il reste encore tant à faire d'ici début juin que la mission semble impossible. Placide, Oreste, assis dans un coin, attend son heure.
Pour l'instant, tout cela ressemble à un patchwork inesthétique. Il y a des bribes, des instants, mais pas de réelle dynamique. Sauf que le désir, le désir d'un homme, le metteur en scène, et l'envie, l'envie des comédiens, sont là pour tout changer. Et vous offrir, les 5 et 6 juin prochains, à la Chapelle de l'Oratoire à Beaune, une soirée mémorable.


Save the date ! 

vendredi 1 mai 2015

Premier mai.

On imagine un ciel bleuté... L'air est frais mais vivifiant. Il y a des rires d'enfants. Après un petit déjeuner joyeux et copieux, tout le monde part en forêt. On a mis les bottes pour affronter l'humidité des sous-bois. Connectés avec la nature, on respire les feuilles naissantes et celles qui, tombées la saison passée ont nourri le humus. On entend les brindilles mortes craquer sous nos pieds. On revient avec de frêles bouquets de muguet, clochettes à peine écloses, mais chacun est fier de sa cueillette...
Une terrasse en plein sud, des canapés modernes et confortables au design apaisant réchauffent les promeneurs. C'est la vie. Les joies simples. Le bonheur d'être ensemble. Les yeux brillent du plaisir partagé... De tous les beaux souvenirs, de la force d'avoir vaincu les épreuves que la vie se charge de mettre sur le chemin, de l'instant présent pleinement vécu, des mille projets et surprises que l'avenir nous réserve.


Et puis il y a une autre réalité. Il y a un déluge au dehors et au dedans. Il y a du brouillard. Une épaisse couche de brume sur la vie. Il y a cette vie à plusieurs vitesses. Des enfants qui partent au soleil, dans un bel hôtel au bord de la mer. Il y a cette pluie qui bat contre les carreaux. Il y a moi, devant l'ordinateur. Il y a cette phrase : "Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous".
Contre moi ? Mais qu'ai-je donc fait ? Alors, quoi ? J'arrête ce blog, mélange de fiction et de réalité ? Je range mes mots, ces mots qui sont comme comme la bouée de sauvetage d'une vie ? Ne dit-on pas que l'écriture a des vertus thérapeutiques ? J'étale mes maux ? Chacun pourra alors lire en moi comme dans un livre ouvert, en toute transparence ? Comme si je me promenais nue dans la rue ?
 Et si je ne cessais de me cacher en fait ? Derrière ces mondes que je montre... Pour me sauver, à tous les sens du terme... M'évader d'une part, sauver ma vie de l'autre.


J'ai commencé à lire "Manderley for ever" de Tatiana de Rosnay. Page 28, il est écrit : "Et si, finalement, la vie, c'était faire semblant ?"
Faire semblant d'être heureux quand on marine dans les tourments, faire semblant d'être gai quand la tristesse nous envahit, faire semblant d'être fort quand on ne s'est jamais senti si vulnérable, faire semblant de savoir ce qu'on veut quand on est totalement indécis, faire semblant de savoir qui on est quand on est totalement perdu...

Qui peut savoir ? Vraiment ? Sonder l'intime sous les couches de masques successifs ? Qui peut juger donc ? Sur ce qui ne sont que des apparences ?