jeudi 24 décembre 2015

Avent #24

Jour 24...



 Idée... Prévoyez, durant ces fêtes, de passer vraiment du temps avec ceux que vous aimez... Et profitez !



Joyeux Noël à tous !

mercredi 23 décembre 2015

Avent #23

Jour 23..."Il est vain de vouloir être parfait ou d'agir parfaitement. Le mot "parfait" ne signifie rien de précis, c'est donc un objectif hors d'atteinte, imaginaire. Une personne qui voudrait maîtriser 100% de son humeur avec tout le monde, en toutes circonstances, s'expose à des désillusions ou se voit obligée de jouer un rôle. Souvent, le perfectionnisme est un moyen de s'en vouloir, de mal se traiter, d'espérer être bien vu des autres ou d'éviter les reproches. L'exigence, l'intégrité, la congruence, l'authenticité sont des valeurs à développer, car elles favorisent une bonne relation avec soi-même." Bernard Raquin


Idée...



Un fascicule concis, pratique et efficace pour mettre en œuvre des petits "trucs" qui changent la vie !

lundi 21 décembre 2015

Parenthèse

Jour 22... Lire encore et toujours...




Impossible de remettre la main sur "Cherchez la femme...", paru en 2013... J'ai dû le prêter, ne plus me souvenir à qui... Combien de volumes de ma bibliothèque se sont évaporés ainsi ? Viscéralement, peut-être même maladivement attachée à mes livres, je m'efforce de relativiser... C'est une chose vivante que le livre et la lecture de cette histoire d'un couple, depuis la rencontre des parents de l'homme jusqu'à la mort de ce dernier avait résonné en moi comme quelque chose de douloureusement familier. Peut-être est-il préférable que cet ouvrage se soit envolé... Me reste "La conversation amoureuse", magnifique portrait de femme et de couple, pour autant que je m'en souvienne et qui a longtemps été mon livre de chevet. J'imagine partager avec Alice Ferney une certaine forme de sensibilité pour être aussi captivée par ce qu'elle écrit.
Paradis conjugal est, comme les deux autres, un livre qui présente une certaine rudesse. Oui, je dirais cela comme ça. Il explore une nouvelle fois le couple et ses failles. A lire après avoir vu ou revu le film de Joseph L.Mankiewicz "Chaînes conjugales", qui pour dater de 1949, n'en reste pas moins actuel (sur certains points) !

dimanche 20 décembre 2015

Avent #21

Jour 21... "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux". Marcel Proust


Idée...
Il y a mille manières de voyager.
Et si l'on partait découvrir de nouveaux paysages avec de nouveaux yeux ?
Et si, plutôt que d'acheter un objet, on planifiait un moment d'évasion ?



Avent #20

Jour 20... "J'ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong"...


Idée...

Out of Africa, de Sydney Pollack, avec Meryl Streep et Robert Redford, a été la révélation de mes quinze ans et est resté Le Film incontournable. Des images somptueuses, une bande originale impeccable, des personnages captivants, une atmosphère dense et des sentiments exacerbés... Les qualificatifs ne manquent pas !
Film à voir et à revoir...





 Et puis il y a Karen Blixen, la vraie. Celle qui a écrit sous le pseudonyme Isak Dinesen. Sous la plume de Dominique de Saint Pern, l'aristocrate danoise devenue écrivain livre quelques uns de ses secrets, parfois extrêmement obscurs. L'auteur nous fait plonger dans l'envers du décor d'"Out of Africa"et nous entraîne aussi dans la suite de l'histoire... lorsque Karen, ruinée, rentre au Danemark. Ce livre est un roman qui transporte souvent et fait grincer des dents parfois... A découvrir si l'on est curieux d'en savoir plus sur la personnalité de Karen !

samedi 19 décembre 2015

Avent #19

Jour 19... Il y a des jours où l'on n'est bien que dans son canapé...

Idée...

Pour "larver" intelligemment et éviter la grosse crise de culpabilité après, offrez-vous l'intégrale de Downtown Abbey et regardez cette série en version originale (of course !). Forcément addictif ! Vous suivrez les péripéties d'une bonne famille anglaise et de ses domestiques pendant toute une partie de la première moitié du XXème siècle...


L'essayer c'est l'adopter...

jeudi 17 décembre 2015

Avent #18

Jour 18... "L'amour de la musique mène toujours à la musique de l'amour..." Jacques Prévert

Alors il y a de l'espoir !


Idée...





Je vais (entre autres) puiser dans mon passé de quoi nourrir mon présent et construire mon avenir... J'ai souvenir de moments particulièrement heureux à écouter ce CD... et à danser ! Bien sûr, la pochette a changé, mais il existe toujours... Intemporel !
Laissez-vous emporter par les airs archi-connus que ce tromboniste avisé, disparu au dessus de la Manche en 1944, a joué  plus de 800 fois en concert avec son orchestre pour soutenir le moral des troupes...

mercredi 16 décembre 2015

Avent #17

Jour 17... "L'esprit cherche et c'est le cœur qui trouve" George Sand.

Idée...


Bols en vente chez Couleurs et Tendances à Beaune

mardi 15 décembre 2015

Avent #16

Jour 16... Le réveil de la force !

Idée...

Avoir organisé un planning pour revoir tous les épisodes de la saga Stars Wars avec ses enfants (ou son/sa chéri(e), ou un(e) ami(e)) et être prêt, aujourd'hui, pour aller voir le nouveau film ensemble !

Avent #15

Jour 15... "Un menteur chevronné ne possède pas forcément une imagination débordante ; à vrai dire, beaucoup d'excellents menteurs n'ont aucune imagination, c'est ce qui confère à leurs mensonges un tel pouvoir de conviction" Philippe Pullman.

Idée... Livre jeunesse ? C'est dans cette catégorie qu'est classée la trilogie de Philippe Pullman : "A la croisée des mondes". Ne vous y fiez pas et jetez-vous sur cette lecture avant de confier les trois volumes à vos enfants. Un univers riche, une vraie réflexion sur la vie, l'amour et la spiritualité ; un parcours initiatique !



"Partout j'ai rencontré la folie, mais parsemée de grains de sagesse. Sans doute y avait-il beaucoup plus de sagesse que je ne pouvais m'en apercevoir. La vie est dure, et pourtant, tout le monde s'y accroche".

"Capable d'être dans l'incertitude, le mystère et le doute, en oubliant l'exaspérante quête de la vérité et de la raison. Voilà l'état d'esprit qui convient".

lundi 14 décembre 2015

Avent #14

Jour 14... Oups, il y a quelques numéros qui sont passés à la trappe ! Je suis sûre que vous avez trouvé de quoi vous occuper pendant ces quelques jours. Je ne fais pas de suggestions. Prendre du bon temps : écouter de la musique, faire le sapin, cuisiner, échanger avec mes amis, être présente auprès des enfants... Voilà ce qui s'est fait depuis Avent # 10 !

Idée...



Un petit bouquin qui décomplexe de repousser certaines choses au lendemain. Et un carnet dans lequel noter tout ce que l'on a à faire... Pour le plaisir de cocher au fur et à mesure. Efficacité prouvée !

mercredi 9 décembre 2015

Avent #10

Jour 10... What will this day be like ? I wonder.
What will my future be ? I wonder
It could be so exciting to be out in the world, to be free
My heart should be widly rejoicing
Oh, what's the matter with me ?
I've always longed for adventure
To do things I've never dared
And here I'm facing adventure
Then why am I so scared...


Sound of music



Ce film est un incontournable de noël... C'est un "doudou" (un peu comme Love Actually-dans un autre genre)... Nous l'avons découvert, Hélène (ma sœur) et moi pendant des vacances de fin d'année lors de notre adolescence et il ne nous a plus quittées. Nous avons transmis notre "passion" pour la famille Von Trapp à nos enfants et c'est toujours en famille que nous le visionnons.

J'aime particulièrement le moment où Maria et le Capitaine dansent... Et bien évidemment Edelweiss... Intemporel...

Avent #9

Jour 9... Music is always a good idea !

Idée...

C'est le dos contre le poêle et en écoutant Jazz Suite (Chostakovitch) que j'écris mon post de ce soir... Si ce n'est pas du bonheur, ça y ressemble !
Il y a quatre CD dans ce coffret. Deux sont consacrés exclusivement aux contes et les deux autres reprennent des chefs d’œuvre de la musique classique. Je ne m'en lasse pas. Outre les airs archi-connus mais toujours agréables à écouter de la Reine de la Nuit de Mozart et de sa flûte enchantée ou de la lettre à Élise de Beethoven, on découvre ou redécouvre Poulenc (l’invitation au château), Smetana (La Moldau) dont Marc Lavoine a repris la mélodie dans sa chanson "J'aurais voulu" ou encore Khatchaturian (danse du sabre)...






A offrir aux petits... en complément de Fantasia par exemple pour asseoir une culture classique sans en avoir l'air ! Et à écouter sans modération dans un bain moussant ou au petit déjeuner... La machine à écrire de Leroy Anderson ne pouvant que vous donner la pêche le matin pour aller travailler !

mardi 8 décembre 2015

Avent #8

Jour 8... Prendre son bien-être en urgence plutôt que son mal en patience !

Idée...






Ce que j'aime chez Marivaux, c'est la nécessité pour les personnages de sonder l'authenticité de ceux qu'ils aiment... C'est le travestissement pour faire tomber les masques... C'est cette cascade de quiproquos, puis l'émoi et le soulagement du dénouement...
A découvrir ou redécouvrir, à aller voir (bien évidemment) au théâtre... Emmenez-y les enfants !

lundi 7 décembre 2015

Croûte au morbier...

Je sais, le titre manque un peu d'élégance et de légèreté...
Les fêtes approchent et pour certains une diète avant les agapes s'impose. Pour les autres, qui se morfondent devant le frigo en se demandant ce qu'elles (ils...) vont bien pouvoir faire à manger, j'ai une solution, soufflée par mon amie Corinne un jour où j'étais moi-même en panne d'inspiration !

Prenez du pain. Coupez en tranches, étalez dans un plat allant au four. Imbibez de vin blanc ou d'huile d'olive (personnellement j'ai seulement testé l'huile d'olive). Ajoutez des oignons, couvrez avec des tranches de morbier. Passez au four (le temps qu'il faut pour que ce soit bien fondant). Dégustez avec une salade d'endives aux noix.

Bon appétit !







Ici, l'accompagnement ce sont de jeunes pousses d'épinard. Cela marche aussi !

Avent #7

Jour 7... Savoir s'amuser !

Idée

A n'offrir qu'à un copain qui doit aller à une soirée déguisée sur le thème "Bridget Jones" ou à une belle-mère insupportable. Je laisse qui de droit calculer les probabilités...
Il y a donc peu de chance que cette idée de cadeau vous emballe !



dimanche 6 décembre 2015

L'avent #6

Jour 6... Apple a day keeps the doctor away.

Une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours !

Idée...


Une bougie en forme de fruit... A allumer un soir, en prenant un bain et en écoutant Mozart...
J'entends déjà certains demander pourquoi pas Beethoven ( à cause du pom, pom,pom,pom) ?
Ou Rossini (à cause de Guillaume Tell) ?
Pourquoi pas... faites comme il vous plaira !

samedi 5 décembre 2015

L'avent #5

Jour 5... Un petit coup de blues ?

Idée...





Avant de vous jeter sur votre armoire à pharmacie, pensez à la musique ! Un petit concert ? Rien de mieux pour booster votre moral.

vendredi 4 décembre 2015

L'avant #4

Jour 4... Lire des livres délivre !

Idée...



Magnifique biographie qui se lit comme un roman. Tout y est très détaillé sans que ce soit pesant. Pour ceux qui ont envie de découvrir une autre femme que celle qui nous est montrée dans les films.
On pénètre dans les coulisses du pouvoir. On voit se tisser les destins au fil des pages et se sceller un drame dont cette petite fille, arrachée à sa famille et livrée à la France, est plus la victime que l'instigatrice. 
J'aurais adoré, adolescente, au moment où l'on étudie encore l'histoire, qu'on me glisse cet ouvrage entre les mains. Je l'ai découvert plus tard et ai eu beaucoup de plaisir à le lire. A offrir à tout âge, donc !

jeudi 3 décembre 2015

L'avent #3

Jour 3... Quand tout va mal, ouvrez l’œil, tendez l'oreille... Il y a forcément un tout petit truc qui va bien !

Idée...

Envie de personnaliser un présent ?

Prenez un cahier destiné à recevoir des recettes de cuisine.
Choisissez avec soin quelques uns des plats préférés de celui ou celle à qui vous voulez offrir ce cadeau.
Glissez quelques uns de vos secrets culinaires dans le cahier. Emballez, offrez !


Mon cahier, la recette de dinde farcie de ma grand-mère et ma galette au chocolat qui va bientôt refaire son apparition  sur notre table... Avis aux amateurs !



mercredi 2 décembre 2015

L'avent #2

Jour 2 !

Idée...

Dans la trempe des films anglais dont j'apprécie l'humour (je pense à Love Actually, The full Monty, Good Morning England, Joyeuses Funérailles et j'en passe...), Pride est un film à ne pas négliger. L'immuable Bill Nighy y campe un personnage drôle, discret et attachant. Il est entouré par une solide distribution qui donne du relief à cette histoire émouvante et gaie d'un groupe d'homosexuels qui décide de venir en aide aux mineurs en grève, au milieu des années 80. Une vraie cure de rire vous attend au visionnage de ce DVD... A prescrire sans restriction.

mardi 1 décembre 2015

L'avent #1

Le mot avent est dérivé du latin "adventus" qui signifie venue, avènement. 
Vient le temps de Noël, une fête qui, si elle reste pour certains une tradition religieuse, est devenue au fil du XXème siècle et de l'avènement de la société de consommation, une occasion de réunir la famille et d'offrir des cadeaux.
Une forme d’écœurement naît parfois de cette obligation festive, de trop plein de lumières et de victuailles... La nostalgie des merveilles de l'enfance distille de sombres pensées. Au plaisir de se retrouver précède la routine et la lourdeur des préparatifs. Chaque année on dit qu'on fera autrement l'année suivante, et chaque année ça recommence !

Jour 1...
Aimez et dîtes-le ou si vous êtes pudique avec les mots, montrez-le !

Idée...


Ceux qui me connaissent savent combien je tiens à mes livres d'Anne Ancelin Schütznberger.

Dans celui-ci elle explique le principe de sérendipité... Et relate l'histoire des trois princes de Serendip. Elle raconte des anecdotes de sa propre vie et bien d'autres choses encore. Différent des livres de psycho-généalogie "pure" que j'avais lus jusqu'à présent, il permet, au fil des pages, de constituer des éléments de réflexion, de picorer des bouts d'optimisme... Même si ce n'est pas toujours facile, la vie, comme chacun sait, n'étant pas un long fleuve tranquille. Un livre à lire d'une traite ou au contraire, à laisser infuser, et à siroter par à coups !

Extraits :

 "Pardonner n'est pas oublier, mais cesser de "se ronger les sangs" sur ses propres malheurs et arriver à renoncer au désir de vengeance (destructeur pour soi) ou exiger des excuses qui peuvent ne jamais arriver. [...] c'est déposer le fardeau et recommencer à respirer.

"Se faire plaisir au quotidien est vital".

jeudi 26 novembre 2015

L'Amant.

Où est passé mon amant ???




Dans ma bibliothèque fraîchement réorganisée -ah ! le plaisir de sortir mes livres des cartons dans lesquels ils étaient confinés depuis plus de deux ans !- entre Le joueur de Dostoïevski et L'éducation sentimentale de Flaubert (le hasard du rangement dans l'ordre alphabétique fait que toute corrélation avec une quelconque réalité serait purement fortuite), L'amant de Duras a disparu...


J'ai pensé à ce roman en retrouvant un petit papier dans mon agenda sur lequel j'avais griffonné cette citation de Marguerite Duras :
"Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera."

dimanche 8 novembre 2015

Couleurs d'automne...












"Il y a quelque chose du printemps dans l'automne, et les derniers parfums de l'année ressemblent parfois à ses premières émanations."

Alexandre Dumas père.

















"L'automne est le printemps de l'hiver."

Henri de Toulouse-Lautrec.



















"Cette chanson, les feuilles mortes, s'efface de mon souvenir, et ce jour-là, les amours mortes, en auront fini de mourir".

Serge Gainsbourg. La Chanson de Prévert.





Photographies d'automne. Instants captés entre le 26 septembre et le 7 novembre 2015 dans les vignes du Château du Clos de Vougeot, au Parc de la Bouzaize à Beaune et sur "le terrain" à Fillé sur Sarthe (avec une mention spéciale au Liquidambar).


Gâteau aux pommes de mon enfance.

Je me souviens de ce livre de recettes tupperware  que possédait maman. J'aimais le voir ouvert sur la table, avec sa couverture vert un peu passé. Cela annonçait la confection du gâteau aux pommes, le préféré de mon enfance. Chaque automne, je reproduis la recette que j'ai bien évidemment emportée en quittant la maison.

Dans un saladier mélanger 5 cuillères à soupe bombées de farine avec 4 cuillères à soupe de sucre, 3 cuillères à soupe de lait, 2 cuillères à soupe d'huile, 1 œuf, 1 pincée de sel et 1/2 paquet de levure alsacienne. Travailler au fouet et verser la préparation dans un moule à manqué préalablement beurré et fariné. Couvrir de minces tranches de pomme (2 pommes à 2 pommes 1/2 selon la grosseur) et glisser à four moyen (180°) pendant 25 minutes.
Confectionner une crème en faisant fondre 80 gr de beurre. Ajouter 100 gr de sucre et un œuf. 
Au bout des 25 minutes quand le gâteau commence à lever et dorer, arroser avec la crème et terminer la cuisson (15 minutes).
Couvrir à la sortie du four.
Déguster chaud, tiède ou froid...



mardi 13 octobre 2015

Mémoires de mon grand-père. 1939/1944






La guerre

1934 en bateau sur la Sarthe à Noyen, de gauche à droite, Daniel et Jeanne, mes grands-parents, avec des voisins.



 Mon grand-père (1903-1995) a écrit ses mémoires à l'intention de ses enfants. Mon père a retranscrit ce précieux témoignage sur ordinateur et scanné tous les documents photographiques et autres en sa possession. Les petits-enfants et arrières petits enfants (et arrière arrière petit fils !) ont ainsi accès à ces souvenirs. Ci-dessous le récit de la période 1939/1944. Mes grands-parents habitaient alors Noyen sur Sarthe (ainsi que la mère de mon grand-père, appelée grand-mère Blé) et avaient acheté en 1934 un commerce "café-charbon". Ils avaient un fils, Georges, né en 1931, mon oncle. Mon père naîtra en octobre 1944 (ma grand-mère est donc enceinte à la fin de cet épisode). Mon arrière grand-père (le père de ma grand-mère) était à l'époque chef de Gare à Rambouillet où il vivait avec sa femme et la plus jeune de ses filles, Yvette.
Ci-dessous l'histoire de cette période telle qu'il l'a écrite. Au milieu, je me suis permis d'intégrer les quelques lignes que mon oncle a rédigées concernant son souvenir de l'exode.






1939. Au moment où l’on commençait à tenir debout, la guerre survient. Mobilisé le deuxième jour, je laisse votre maman se débrouiller toute seule. Un collègue (un vrai) est venu se mettre à sa disposition pour livrer le charbon un jour par semaine puis, elle prit Ravenel avec ses chevaux. Évidemment, il n’était pas question de sortir de Noyen.


Livret militaire de mon grand-père


Je ne m’étendrai guère sur cette sombre période où, en plus du danger, nous couchions dehors avec 20 à 25° en dessous de zéro. Si l’hiver a été dur, j’ai eu la chance, au moment crucial, d’être envoyé en instance d’affectation spéciale à mon dépôt d’Angers (nous étions à la frontière du Luxembourg, à Aumetz). Le 10 mai, mes camarades rentraient au Luxembourg avec des fusils Lebel et des vieilles mitrailleuses pour affronter les chars allemands. Le résultat fut celui dont vous avez entendu parler.
Je fus affecté spécial dans une petite usine d’aviation près de Chartres, à Illiers. Au bout de trois jours, je demandai une permission pour venir chercher mes effets civils. En me promenant, j’attrapais une entorse et, au bout de quelques jours, un voisin me conduisit à Illiers. Le pays avait été bombardé la veille. Le directeur de l’usine me dit : « Nous nous replions sur Vierzon où une usine est en construction, mais je vous donne un conseil : rentrez donc chez vous et attendez les événements ». En rentrant, je mis deux fûts de 200 litres d’essence et deux malles de linge sur le Ford et nous attendîmes. Pour se rendre compte de notre état d’esprit de ce moment là, il faut avoir vécu l’exode. Des milliers et des milliers de gens, à pied, en voiture hippomobile et autres moyens. La grand-mère Hémery et Yvette étaient parties de Rambouillet en vélo pour venir à Noyen, mais les encombrements des routes, les bombardements des convois auxquels les civils étaient mélangés ont fait qu’elles se sont retrouvés très loin de Noyen, dans l’Orléanais je crois. Les Allemands passés, elles sont retournées à Rambouillet où tout leur intérieur avait été pillé. Pendant ce temps, le grand-père Hémery avait l’ordre d’emmener les fonds de la gare à Alençon et ils devaient tous se rejoindre chez nous. Mais le grand-père se retrouva seul. Au bout de quelques jours de recherche, il prit un train ou une machine qui remontait vers Paris et retrouva sa famille à Rambouillet.
Dans cette entrefaite, les Allemands étaient passés à Noyen et nous avions décidé de rester chez nous. Les Allemands avaient été précédés de peu par quelques chars français chargés de réduire ou freiner leur avance. C’est ainsi que le clocher de Saint Georges du Bois subit quelques dommages. Nous avons ce jour-là échappé à une bataille d’arrière garde. Les chars français voulaient s’installer sur la côte de Voisine, route de Parcé, mais après discussion avec le maire et devant le peu de personne qui avaient évacué, ils continuaient leur chemin. Les Allemands sont passés le soir et, grâce à la présence d’une réfugiée de Metz que nous logions et qui parlait Allemand, les contacts avec l’occupant ont été facilités.

Mon oncle Georges, surnommé Geo, avec Liliane



"Juin 1940, ce fut l'arrivée des allemands dans notre village. Fuyant devant eux, beaucoup de français s'étaient déjà jetés sur les routes. Ce fut l'exode. Notre exode à nous fut extrêmement modeste. Les Allemands arrivant par la route qui passait devant la maison, mon père décida qu’il serait quand même prudent de s’éloigner un peu et la veille de leur arrivée supposée nous partîmes dans une ferme sur le chemin de « sans or » situé derrière la gare des marchandises, c’est à dire à quelques centaines de mètres de notre maison. Ayant appris le lendemain que les Allemands ne fusillaient pas tout le monde, nous revînmes à la maison et commença alors pour nous la période de l'occupation."


Il a fallu alors s’accommoder de cette situation, de la disparition du charbon (de 1940 à 1948), et pratiquement sans bière. Il a fallu changer son fusil d’épaule. J’ai acheté des coupes de bois à Saint Jean du Bois, j’ai embauché deux bûcherons, j’ai fabriqué une scieuse et une casseuse (je n’avais pas les moyens d’acheter). Je vendais le bois en sacs que nous livrions avec une voiture à bras. Ce n’était pas le Pérou mais cela a permis de vivre les quatre ans d’occupation, aidés par le café que j’alimentais (illégalement bien sûr) en vin d’Anjou que j’allais chercher à Nueil sur Layon, à l’aide d’un camion à Coudreuse que celui-ci me prêtait malgré les risques. Nous avons toujours eu la chance de passer à travers les contrôles (nous rentrions vers 2h du matin quand le couvre feu était à 10h). Nous n’avons, dans cette période, pas trop souffert du ravitaillement. Le pain était noir, mais nous n’en avons pas manqué. Je détenais dans le fond de la brasserie (illégalement bien sûr) une tonne de blé ou de farine appartenant à un boulanger. Nous allions la nuit emmener  du blé au moulin de Denneré à Avoise et nous ramenions la farine.



Certificat de démobilisation


La chasse au furet nous alimentait en lapins qui pullulaient (il n’y avait pas de myxomatose), la chasse étant interdite. Je suis allé plusieurs fois avec mon ami Bouvet, la nuit, muni d’un phare à acétylène et d’une bouteille de gaz dans le dos. Le premier était ainsi équipé et le second tenait debout une espèce de carrelet qui coiffait les perdreaux endormis. A Saint Jean du Bois où j’avais des coupes de bois, deux sangliers furent pris au collet.
Le premier bombardement de Noyen, dans la première dizaine de juin 1944, nous a un peu surpris, mais nous avons pensé à une erreur puisque les voies de chemin de fer étaient coupées à Sablé et au Mans. Le deuxième survint dix jours après. En 3 minutes, 580 bombes (plus celles tombées dans la rivière). Il s’est étendu du début du canal jusque de l’autre côté de Lainor, sur une largeur de 200 mètres. Pas une bombe ne toucha le pont, mais ce coup là, nous avons eu un peu d’émotion dans la famille et c’est vraiment un miracle qu’il n’y eut que 4 tués à Noyen.
Nous sommes alors allés nous installer à la Baluère. Monsieur De la Taille avait mis à notre disposition deux pièces dans les dépendances. Nous y avons séjourné, votre mère, la grand-mère Blé, Geo et moi pendant deux mois. Nous avons assisté de là-bas au troisième bombardement de Noyen. Cela ne fait pas du tout le même effet que quand on est dessous.
La libération de Noyen s’est faite le 6 août 1944 sans casse. Les Allemands avaient miné la route de Malicorne et les quelques troupes qui s’y trouvaient s’étaient éclipsées. Les Américains attendus sur la route de Sablé sont arrivés par Hierray, Tassé et sont remontés par la route de Fercé. A Hierray, quelques SS ont voulu barrer la route aux Américains mais ils ont été transformés en passoire en quelques secondes. La route de Hierray n’était pas goudronnée à ce moment là et, de la Baluère, nous voyions un énorme nuage de poussière. Les troupes ont passé Noyen sans encombre et ont trouvé à Vaulogers une unité de chars Allemands sans liaison avec les autres troupes ; surpris, ils ont été hachés à coups de canon. C’est le seul fait saillant de la libération.






Fin