L’Amour, l’Amour, l’Amour
Ronde de mots et tour des mondes, ce blog se veut un bric à brac, joyeux si possible... Un brin de douceur, des éclats d'idées, des tranches de vie ou des fragments d'envie : morceaux de soleil (et parfois de pluie) pour partager, voyager, observer et échanger !
mardi 23 novembre 2021
On ne parle plus d'amour
mercredi 17 novembre 2021
Amours cuisantes
Rencontre croisée et
dédicace, ce jeudi 18 novembre, à la librairie l’Athenaeum pour Maria Pourchet
et François-Henri Désérable. Ils évoqueront ensemble les personnages tourmentés
et un peu barrés de leurs derniers romans.
J’ai ignoré Feu dont les
éloges ont pourtant inondé mes réseaux sociaux. Quant à Mon maître et mon vainqueur, boudé aussi, malgré la
présence de l’auteur au Clos de Vougeot pour Livres en Vignes. Mon prétexte ?
Un désir de lecture éloigné des vertiges de la passion amoureuse, thème central
des ouvrages précités. Heureusement, ma curiosité a pris le dessus sur l’a priori.
Un homme, une femme, chabadabada, Les histoires d’amour
finissent mal en général. Paris, les bouquinistes, des trous dans une cloison
ou un placard, des baignoires, Verlaine, des rasoirs, des femmes, des amants, des
maris, des mères. Deux livres, une similarité troublante dans certains détails. Un regard, un
effleurement, des SMS… genèse du désastre à venir. Elles le savent. Ne peuvent
pas résister. Ils s’en veulent. Ne peuvent pas s’empêcher.
Tina est comédienne, mère de jumeaux dont elle s’apprête à épouser le père. Vincent Ascot, dit Vasco, est conservateur à la Bnf et sans attache. Le narrateur déroule l’histoire d’amour dramatique noué entre Tina et Vasco, pressé par un juge d’instruction. Le juge a en sa possession un cahier d’écolier. Un cahier d’écolier dans lequel Vasco a reporté l’extrait d’une poésie de Verlaine. Oui, une poésie de Verlaine, à la suite de laquelle il a griffonné ses propres vers. Le juge, un peu poète, compte les pieds et fume en attendant le scellé numéro 1. Le greffier apporte alors un revolver, pas n’importe lequel. L’auditionné le reconnaît ? Oui. Bon, et ces poèmes, ça veut dire quoi ? Le narrateur, à l’origine de la rencontre et témoin privilégié des sentiments des deux protagonistes, décrypte.
Laure, professeur, mère de deux enfants, mariée, pavillon de banlieue. Clément, finance désabusée à la Défense, tête à tête avec Papa, son chien. Rencontre. Déflagration. Il n’a rien à dire. Des hôtels, des silences, des mensonges, des odeurs qu’on masque de plus en plus difficilement. La mère morte commente les faits et gestes de Laure. Laure voudrait que Clément parle. Clément entend trop le désamour de lui pour formuler quoi que ce soit. Température corporelle, fréquence respiratoire, fréquence cardiaque, tension artérielle. Il est encore vivant. Laure veut ressusciter. Véra, son ado de fille, mène une guerre âpre. Laure est fascinée et fatiguée. Anna, la plus jeune, veut faire de la danse. Laure saisit le prétexte. Tous les éléments de la destruction sont en place. Papa a une tumeur. Voilà.
François-Henri Désérable écrit « Qu’est-ce que
l’amour in fine ? […] l’amour est un mécanisme ascendant, on va du sol au
ciel et l’on plane, dans un éther impalpable : on dit tomber amoureux mais
c’est un abus de langage ». Dans Mon
maître et mon vainqueur comme dans Feu,
les héros sont touchants et attachants, tourmentés et pathétiques. Ils jouent
avec le feu, le savent, essayent de se déprendre, sont sans cesse ramenés à
l’autre comme des aimants. Ils goûtent le plaisir de se sentir vivants. Plaisir
qu’ils paieront cash par une dislocation intérieure. Thème universel et
intemporel, il suffit de relire Andromaque, l’amour, quand il consume, quand il
déferle et emporte tout, l’amour est une tragédie. « [Elle] m’a demandé si
elle me rendait heureux. Ça m’a laissé tout de même devant un vide juridique,
je n’avais que des impressions vaseuses et aucune preuve à me verser. » assène Clément par la plume de Maria Pourchet. Le style heurté, abrupt,
percutant, flirte avec l’humeur désabusée d’une époque, explore avec justesse
les failles des êtres humains. François-Henri Désérable fait de même, usant à l'envi de pronoms relatifs et de morceaux de phrases redondants, comme on
répète les faits pour se faire bien comprendre, se persuader aussi peut-être de leur réalité. De ces deux lectures ressort une impression
d’absolue maîtrise de l’écriture et de connaissance approfondie de la palette
des sentiments. Au détour de leurs mots si bien ciselés, les auteurs distillent l'un et l'autre un humour gentiment grinçant.
Je n’ai qu’une chose à ajouter : bravez cette
nuit qui nous entraîne vers le solstice d’hiver et rendez-vous à l’Athenaeum
jeudi 18 novembre à 18 heures pour participer à un échange qui promet d’être
riche ! Et si, lorsque vous plongerez dans les romans de Maria Pourchet et
François-Henri Désérable, le style vous déroute ou chahute un peu, persévérez.
Vous ne le regretterez pas.
Feu. Maria Pourchet. Editions Fayard. 20€. En lice pour le Prix des étudiants Télérama/France Culture.
Mon maître et
mon vainqueur. François-Henri
Désérable. Editions Gallimard. 18€. Lauréat du Prix de l’Académie française.
Rencontre croisée et dédicace. Librairie
Athenaeum. Jeudi 18 novembre. 18 h. Pass obligatoire.
mardi 18 mai 2021
Les trois vies de Suzana Baker
Il y a soixante-seize ans, l’armistice était signé. Du latin arma, arme et statio, état d’immobilité. Si le mot met un point final aux combats, les stigmates sont toujours présents. La littérature nous le rappelle. Voici un ouvrage dans lequel, cependant on observe toujours, en ligne de mire, l’espérance.
Lauren, professeur d’histoire à Boston, reçoit pour son anniversaire
de la part de sa fille Emily, un test génétique destiné à établir ses origines
généalogiques. Lorsqu’elle découvre les résultats, il ne fait aucun doute qu’on
lui a menti sur ses racines, à cinquante et un pour cent juives ashkénazes.
Or, Lauren est catholique et américaine. L’enquête commence. Aidée par sa
fille, elle entame un périple en Europe pour chercher une vérité que sa mère,
porteuse de la maladie d’Alzheimer, ne peut plus lui livrer.
Avec ce roman magnifique, Philippe Amar offre au lecteur un
récit d’une grande sensibilité. En parallèle du chemin parcouru par la mère et
la fille, on suit le combat de trois enfants juifs pour survivre dans la France
occupée. D’un côté, la quête de deux femmes opiniâtres qui cherchent la clé de
leur filiation et apprennent à se redécouvrir. De l’autre, le portrait touchant
et souvent déchirant de jeunes innocents qui surmontent des séparations
brutales et des événements violents pour se frayer un chemin vers la vie. Si le
sujet est grave, la plume est légère. Au rythme des pages et des péripéties de
ses personnages, l’auteur entraîne le lecteur dans une très large et intense
palette d’émotions. A découvrir et à offrir.
Les trois vies de
Suzana Baker. Philippe Amar. Editions Mazarine. 20€
Idiss, BD
Fin du XIXème siècle. Juive et pauvre, Idiss vit en Bessarabie, une province russe que l’on peut situer dans l’actuelle Moldavie. Son mari est parti à l’armée et, pour nourrir ses enfants, elle accepte de faire de la contrebande de tabac. Mais les persécutions des juifs s’intensifient et toute la famille se résout à émigrer en France. Idiss, illettrée, (elle ne parle que le yiddish) est fière de l’ascension sociale de sa famille. Sa fille Chifra, devenue Charlotte, réussit à l’école de la République et, devenue adulte, se marie avec l’homme qu’elle aime. Mais après les années folles et la douceur de vivre, les voix nazies grondent.
Idiss, d’abord écrit par Robert Badinter
pour célébrer sa grand-mère, est devenu une remarquable bande dessinée, adaptée fidèlement
par Richard Malka et illustrée par Fred Bernard. La volonté farouche d’une
famille d’épouser les valeurs du pays d’accueil rend l’histoire prenante. La
seconde guerre mondiale ébranle les nouvelles certitudes sans toutefois les
dissoudre. Le texte est porté par des dessins envoûtants. La douceur du trait
de crayon de Fred Bernard, sans occulter les horreurs des pogroms ou la terreur
de l’occupation et ses lourdes conséquences, souligne le courage, la
persévérance et l’amour qui lient les membres d’une famille. Au-delà d’une
nostalgique mélodie aux accents de klezmer, se dégage de ce livre une foi
inébranlable en l’humain. On n’oublie pas. On s’attelle à (re)construire un
monde meilleur. A mettre dans toutes les mains !
Idiss. Richard Malka,
Fred Bernard d’après le livre de Robert Badinter. Editions Rue de Sèvres. 20€
mardi 6 avril 2021
Trois
Ils s’appellent Nina, Adrien et Etienne. Septembre 1986. C’est le jour de la rentrée au CM2, ils attendent dans la cour de récréation. Envoyés tous les trois dans la même classe, ils ne vont plus se quitter. Nina, son grand-père facteur, sa mère courant d’air et son irrésistible envie d’ouvrir le courrier. Etienne, sa sœur Louise dans son ombre, son père mal-aimant, ses rêves de musique. Adrien, sa mère présente et forte, son géniteur en pointillés et ses silences. Trois amis qui apprennent, jouent, rient, font des projets d’avenir et grandissent ensemble.
Inutile de dire qu’après Les
oubliés du dimanche et Changer l’eau
des fleurs, j’étais impatiente de découvrir le troisième roman de Valérie
Perrin. ô
joie. Il était là, un soir, dans la boîte aux lettres. Je ne me suis pas jetée
tout de suite à l’eau… J’ai regardé pendant quelques heures la couverture,
histoire de prolonger un peu le plaisir de l’attente. Je vous l’accorde, j’ai
craqué au milieu de la nuit et le surlendemain, l’affaire était bouclée. Je
savais que ça se passerait comme ça quand je plongerais ! Une fois qu’on a
sauté dans la piscine, on nage avec délectation. Et quand il faut sortir on
dit : « déjà ? ». L’auteure a l’art de nous entraîner dans
le sillon de ses personnages, instantanément familiers. L’écriture est rythmée,
l’intrigue parfaitement menée, les rebondissements nombreux. Les protagonistes sont
attachants, creusés, leurs failles sont toujours montrées avec beaucoup de
bienveillance et d’empathie. La douceur émane de chaque page malgré les catastrophes.
Par je ne sais quelle magie, Valérie Perrin maintient l’espérance au fil de ses
mots. L’atmosphère d’une petite ville de Bourgogne, à la fin des années 80 est
parfaitement rendue. Les lecteurs de l’âge des héros seront projetés dans leurs
souvenirs musicaux. On vit les drames et les fractures, bande originale des
tubes de l’époque en fond sonore. L’auteur raconte les liens indéfectibles de
l’enfance, les troubles de l’adolescence, la réalité abrupte du monde des
adultes, la résilience, toujours. Rien n’est laissé au hasard dans cet ouvrage
de 665 pages, structuré sans l’ombre d’un faux-pas. Valérie Perrin maîtrise.
C’est beau. On en redemande.
Trois. Valérie Perrin. Editions Albin Michel. 21,90€
lundi 22 mars 2021
Des diables et des saints
En portées…
Vous est-il arrivé d’ouvrir un livre et, dès les premières pages, de vous laisser happer par l’écriture, l’intrigue, de perdre la notion du temps ? Vous arrive-t-il, dans ces moments-là, de maugréer contre tout ce qui vient entraver votre lecture ? Un rendez-vous, un repas, un horaire à respecter… Vous arrive-t-il d’oublier ce qui se passe autour de vous ? Le clapotis des vagues sur la plage, la sonnerie annonçant la fermeture des portes dans le métro, le bruit des conversations, les appels d’un enfant ?
Oui, sans doute. Une telle tornade ne se produit pas tous les
quatre matins. Et on peut prendre un grand plaisir à la lecture sans pour
autant se laisser balayer. Mais là, là, Des
diables et des saints dans les mains, j’ai été soufflée. Emportée par une puissante
respiration.
Il y a des gares, des aéroports et un piano à disposition. Il
y a un vieux professeur de piano juif, rescapé des camps de la mort. Des
claques derrière la nuque. Il y a un avion avec un angle d’incidence trop
élevé, un orphelin. D’autres enfants sans parents. Leur institution s’appelle
« Les Confins », un mot qui suinte l’enfermement, l’impasse tout
comme le « Fond de l’étang du film « Les Choristes ». Aux
Confins, on ne chante pas. Seule la musique de Beethoven bat maladroitement
dans les temps de Joe. Il y a Momo, son mutisme, sa peluche et les autres. Un
bang supersonique toutes les trente minutes. Michaël Collins. Il y a là un monde
de sévices et de révolte silencieuse. Un monde d’humiliations et d’humanité, de
douceur et de lâcheté, de fraternité et de trahisons. Il y a une page
d’encyclopédie déchirée. Il y a Rose et Marc Bohan. Il y a Joe. Il doit
découvrir quelque chose. Le rythme.
Si j’ose un résumé aussi elliptique, c’est pour ne rien
entacher. Préserver cette pépite. Subjuguée par un style virtuose, je ne
voudrais pas le ternir en livrant une pâle paraphrase. Avec une maîtrise de la
langue époustouflante, Jean-Baptiste Andrea nous fait pénétrer dans un monde où
la cruauté ne semble avoir aucune limite. Mais comment fait-il pour relater
autant de perversité avec une écriture aussi aérienne et poétique ?
Comment fait-il pour que de la noirceur émane tant de beauté ? L’encre de
sa plume a l’âme d’un enfant, la pureté chevillée au corps. Quelle revanche
plus efficace que la résilience face à ses ennemis, manipulateurs en tout
genre ? Le pardon rend inatteignable celui qui l’accorde, même
inconsciemment. Il lui apporte une paix qui manquera toujours à son agresseur. L’auteur,
dans son titre, a condensé tout ce qu’il laisse s’épanouir ensuite au fil des
pages. La rage de vivre court le long des lignes, se heurte à la férocité. Elle
se rétracte comme une fleur fragile. Un coup de vent, un soupçon de tendresse
la font s’ouvrir à nouveau.
Alors, vous voulez une claque littéraire ? Foncez, ça
s’appelle Des diables et des saints. C’est
éblouissant et ça donne diablement envie de découvrir les autres romans de cet
auteur.
Des diables et des saints. Jean-Baptiste Andrea. Editions
L’iconoclaste. 19€.
Ce roman a reçu le Grand Prix RTL-Lire Magazine littéraire et le Prix
Livres & Musique 2021.
lundi 22 février 2021
Champs de bataille
Ondes de choc.
Le titre, Champs de bataille, est trompeur. Franck Hériot
nous entraîne d’abord habilement sur une fausse piste. Pour mieux explorer la
métaphore ? Car ce roman n’est pas un récit de guerre. Ici, le terrain de
conflit est la personne même du narrateur. Ce dernier raconte le combat
intérieur qu’il doit mener face à son corps brisé et son âme dévastée. Mort à
demi, paralysé complètement. Cela vaut-il le coup de revenir dans un monde en
mouvement ? L’auteur dissèque avec force les états d’âme de Charles. Avec
un vocabulaire précis et varié, il pointe les souffrances endurées, tant corporelles
que psychiques. Sans fausse pudeur et avec une pointe d’humour, il fait
raconter à son narrateur les petites humiliations de sa condition, grandes
défaites et petites victoires. Tour à tour âpre et lumineux, ce roman nous
transporte dans la tête d’un homme qui doute. La tentation d’abandonner revient
comme le ressac. Charles puise régulièrement les citations de ses auteurs
préférés dans le carnet où il les consigne pour ne pas les oublier. Elles
s’égrènent, tout au long de l’histoire, soulignant l’humeur ou étayant le
propos. La littérature agit comme une béquille et tant bien que mal, essaye de
panser les plaies béantes. Se refermeront-elles jamais ? Belle écriture,
fin déroutante, un livre profond et bouleversant.
Champs de bataille.
Franck Hériot. Editions le Rocher. 18,90€
mardi 9 février 2021
Projet avec les sixièmes
Le projet, nouvel
épisode.
Le projet saison 1, pour informer ceux qui n'auraient pas l'info, consistait à accompagner une classe de sixième dans la rédaction d'articles pour l'Echosdcom. Au terme de plusieurs mois de travail, un livret spécial était paru dans le journal du 17 mars 2020. Il comportait des interviews de la Commandante de Gendarmerie de Beaune, mais aussi d'Aubert de Vilaine, propriétaire de la Romanée Conti et à l'initiative de l'inscription de Climats de Bourgogne au Patrimoine Mondial de l'Unesco, ou encore de Claude Lelouch. Eh oui ! Grâce à la bienveillance des adultes et un solide réseau, les élèves ont eu la chance de vivre des rencontres exceptionnelles. D'autres ont déjeuné au restaurant pour relater leur expérience. Il y a eu aussi des chroniques culturelles, un édito, un tour du marché, un article sur l'histoire du collège, des témoignages sur les activités extra-scolaires... J'en oublie certainement.
Plus modeste que l’année passée (Covid oblige), le projet se
concentre cette fois sur l’art, et plus particulièrement sur la littérature. Les
chroniqueurs en herbe partageront donc leurs lectures et ont prévu une ou
plusieurs interviews d’auteurs (en fonction des conditions sanitaires). Lors de
la conférence de rédaction, ils ont donné plein d’idées… Nous espérons donc
pouvoir vous réserver quelques surprises… En tout cas, pour l'édition du 9
février, la classe, au terme d’un travail collectif, évoque un
ouvrage étudié en classe et pas seulement réservé aux enfants.
Courage on les aura !
Mai 1940 dans un village (imaginaire) de Côte d’Or. Eusèbe et François jouent aux billes sur le trottoir. Soudain, une patrouille de l’armée allemande passe. Les deux jeunes garçons de 13 ans font comme si de rien n’était. La débâcle de l’armée française a poussé toute une partie de la population à fuir en zone libre. Sur le chemin de l’exode, la jeune Lisa a perdu ses parents. Elle est recueillie par la famille de François. Ce dernier n’est pas d’accord pour se résigner face à la situation. Choqué par la mort de Martin, son ami l’éclusier, il décide d’entrer en résistance. Il commence par imprimer des tracts et entraîne avec lui Eusèbe et Lisa. Parviendront-ils à convaincre les villageois de les suivre ? Se rendent-ils compte du danger qu’ils courent ? Seront-ils capables d’assumer les conséquences de leurs actes ?
Avec
Benoît Ers et Vincent Dugomier, nous sommes embarqués dans les aventures
d’enfants de notre âge confrontés à la guerre. Nous avons aimé le réalisme du
graphisme et les gros plans. La qualité des
dessins nous a permis de ressentir les émotions des personnages. Le récit associe du suspense à
beaucoup d’éléments historiques. Le livret à la fin est très instructif. Il contient des informations véridiques, des photos
d’époque et explique très bien la mentalité des gens de cette période. Pour
compléter notre lecture, nous avons participé à un Escape Game au CDI. Nous
nous sommes déguisés en résistants et avec Jack, un
aviateur anglais, nous avons cherché des
indices pour résoudre une énigme et permettre à un autre groupe de résistants
de passer en zone libre. Première d’une série de six tomes, cette bande
dessinée promet de passer des moments passionnants.
lundi 25 janvier 2021
Retour à Cuba
Voyage en terre familiale
Se lancer dans les méandres de
son histoire familiale relève d’une succession de tâtonnements, de fausses
pistes, d’errances, d’émotions et de déconvenues. D’espoirs déçus en
découvertes troublantes, de doutes tenaces en obstacles infranchissables,
Laurent Bénégui enfile le costume du personnage lambda lancé sur les traces de
ses ancêtres. A la fois rigoureuses et intuitives, ses recherches le conduisent
de la région parisienne à Cuba en passant par le Béarn. Il se dégage de cet
ouvrage le souffle romanesque des grandes épopées. L’authenticité du récit,
l’humilité des protagonistes et leurs préoccupations universelles font pourtant
de ce roman une œuvre pleine de simplicité, ancrée dans la réalité. En
fouillant dans la vie de ses ascendants, l’auteur offre également un
panoramique réussi sur l’histoire de Cuba. Il dessine avec un grand détachement
la fresque politique de la succession d’événements qui a fait basculer la
condition des siens. Les descriptions minutieuses, sueur des travailleurs,
chaleur moite, parfums du café, sons
étouffés de la forêt tropicale, soleil écrasant, sont fidèles à l’univers
réputé sensoriel de l’île ; elles transportent vraiment le lecteur au cœur
de Cuba. Cette atmosphère chamarrée ne masque cependant pas la quête de sens.
Fiction et réalité se mélangent aussi sûrement que chacun revisite ses
souvenirs. C’est ainsi que se forge la transmission, génération après
génération. Au terme d’un fabuleux voyage, Laurent Bénégui nous livre sa
vision. Grand bien lui en a pris.
Retour à Cuba. Laurent Bénégui.
Editions Julliard. 20€