mardi 5 septembre 2017

Hemingway au fil des pages

J'ai commencé l'été avec une liste de lecture imaginée en glanant au "feeling" des titres parmi les romans des auteurs potentiellement présents au salon Livres en Vignes. Histoire de joindre l'utile à l'agréable. À moins que ce ne soit l'inverse. Bref...

"Les jonquilles de green park" de Jérôme Attal, "Pamela" de Stéphanie des Horts, "La vie ne danse qu'un instant" de Theresa Révay et "Elle voulait juste marcher tout droit" de Sarah Baruck se déroulent certes tous plus ou moins à la même époque. De là à y trouver un fil conducteur voire un personnage récurrent, cela paraissait improbable. Pourtant ...

Les londoniens réfugiés dans le métro pendant les alertes.


J'ai découvert à travers la vision du personnage enfantin de Jérôme Attal la vie à Londres pendant le blitz... À l'école, on nous a peu parlé des bombardements sur la capitale anglaise. On est resté focalisé sur les événements du continent, imaginant, faute d'explications, les insulaires libres et organisant la résistance. Pamela Churchill vit elle aussi les alertes et la descente aux abris. Si je n'ai pas souvenir d'avoir croisé Hemingway dans "Les jonquilles de Green park", j'ai malgré tout eu envie d'associer ce roman à mon laïus, juste à cause du blitz que Stéphanie des Horts évoque en retraçant le parcours de Pamela. Pamela qui, à Paris à la fin de la guerre, croise Hemingway venu libérer le bar du Ritz !

Pamela Churchill

J'avais dévoré l'année dernière "Le roman de Zelda" de Thérèse Anne Fowler. L'auteur parle longuement de la vie des Fitzgerald . Des vacances à Antibes avec les Murphy dans la période de l'entre deux guerres, de l'arrivée d'Hemingway, alors inconnu, plein d'admiration, mais aussi d'ambition, face à Francis Scott Fitzgerald déjà célèbre. De la méfiance de Zelda à l'égard d'Ernest qui se transforme vite en une aversion  réciproque. Quelques temps plus tard, je visionnais un très beau reportage diffusé par Arte sur la relation entre Hemingway et les Fitzgerald. 
Bref ! Forte de toutes ces images et ces souvenirs, je trouve amusant de croiser le célèbre écrivain, vu chaque fois sous un angle différent.
Ernest et Martha en Espagne en 1937
Dans "La vie ne dans qu'un instant", Hemingway fait à ma grande surprise à nouveau son apparition, en Espagne cette fois.  En effet, l'héroïne du roman, Alice, reporter de guerre américaine, est amie avec Martha Gellhorn. Les deux correspondantes se retrouvent à Madrid lors de la guerre entre nationalistes et républicains. Martha y tombe sous le charme d'Ernest Hemingway. Celle qui deviendra la troisième épouse d'Hemingway se confie à Alice sur cette aventure.
 En déroulant le fil de l'histoire de la petite Alice- je vous jure que je ne l'ai pas fait exprès- héroïne de "Elle voulait juste marcher tout droit", j'étais à mille lieues d'imaginer retrouver l'auteur de "Pour qui sonne le glas", l'action se déroulant cette fois dans la campagne française, où la petite fille a été confiée à une nounou par sa mère résistante. C'était sans compter sur le fait que la mère en question avait croisé la route d'un reporter de guerre qui lui-même avait inévitablement rencontré Hemingway. Une fois de plus. 
Me croiriez-vous si je vous dis que le livre que je viens d'achever et que j'avais gardé sous le coude pour le lire après tous les autres s'appelle "Mrs Hemingway" ? Écrit par Naomi Wood, il avait de bons échos dans la critique d'un magazine que je feuilletais et, en souvenir de Zelda et du documentaire d'Arte, de Paris est une fête, j'en avais fait l'acquisition en juin. Avant de choisir les autres donc, on l'aura compris.

Hemingway et sa deuxième femme "Fife" avec les Murphy et Francis Scott Fitzgerald
J'ai pu, avec ce récit qui avance au rythme des quatre femmes successives d'Ernest Hemingway terminer d'assembler les morceaux de mon puzzle, recouper les infos, comparer les points de vue !
Finalement, Hemingway m'aura accompagné tout l'été. Tout cela me donne envie d'approfondir...
J'ai découvert qu'un film avec Clive Owen et Nicole Kidman retraçait l'histoire vécue entre Ernest et Martha. 
Restent dans ma PAL (après avoir longtemps hésité sur la signification de cet acronyme j'ai googlisé et... il s'agit d'une pile à lire !) "Accordez-moi cette valse", le roman écrit par Zelda Fitzgerald et "Tendre est la nuit" de son mari... 
Hasard ?
Il va sans dire que je prévois la relecture de l'Adieu aux armes, que je possède dans ma bibliothèque mais que Paris est une fête, entre autres, qui me tend les bras depuis deux ans, devrait rejoindre les rayonnages...

Ah ! J'oubliais... Les initiés sauront que pour accompagner ces lectures il ne peut être autrement que de choisir de déguster au choix un Gin tonic, un Martini ou un Daïquiri !