lundi 23 mars 2020

Loin




Le confinement me donne l'occasion de publier avec un peu de rigueur. J'ai choisi de partager avec vous certaines chroniques... 

Voyage, voyage !


En novembre dernier, le hasard du calendrier a voulu que je lise Loin, d’Alexis Michalik, au moment de la sortie du film tant attendu : La Reine des Neiges 2. Quelle drôle d’idée, me direz-vous, d’associer ce roman de 644 pages (oui, 644 !) et ce dessin animé de Walt Disney ! C’est que dans les deux, il est sensiblement question de la même chose.


La Reine des Neiges 2
Celui qui serait passé à travers les mailles du filet de « La Reine des Neiges » aura vécu sur une autre planète ces six dernières années. Qui n’a pas, au moins une fois, été confronté à l’entêtante mélodie de « libérée, délivrée » ? Dans le deuxième volet des aventures des demoiselles d’Arendelle, la Reine Elsa et la Princesse Anna ont retrouvé leur complicité d’antan. Cependant, depuis peu, Elsa entend une voix qui l’appelle. La suivra-t-elle « dans un autre monde » pour découvrir d’où viennent ses pouvoirs ? Oui, mais pas sans Anna, Kristoff, Sven et Olaf bien sûr.
Ce nouvel opus n’a rien à envier au premier épisode. Il nous transporte instantanément dans un univers magique, mystérieux et joyeux. Tous les personnages ont gagné en maturité. Olaf, le bonhomme de Neige créé par Elsa, auquel Dany Boon en pleine forme prête sa voix, est irrésistible. Son rôle s’est étoffé. Comme les petits spectateurs d’autrefois, il a grandi et s’interroge sur ce que cela représente. Les secrets et les non-dits n’ont plus court. Les malentendus entre les sœurs évités, l’intrigue est allégée. Cela donne une épopée incroyable et fantastique où l’on pénètre la mémoire de ceux qui nous ont précédés pour mieux se trouver. Un voyage initiatique vers les origines où la magie, la mémoire de l’eau et la musique nous emportent. Et on se laisse toucher.




Loin
L’état d’esprit du premier roman d’Alexis Michalik n’est pas très loin (sans mauvais jeu de mots) de ce qui précède. Il faut se faire un peu violence au départ. Le démarrage est poussif, confus… la profusion de situations et de personnages aurait tendance à perdre le lecteur (déjà potentiellement refroidi par l’épaisseur du livre).
Antoine a 26 ans. C’est un jeune homme bien sous tout rapport. Il coche toutes les cases du gendre idéal, n’a aucun vice. Jen, sa fiancée, ne s’y est pas trompée. Ils ont acheté ensemble un appartement et vont se marier. Pour couronner le tout, Antoine est embauché dans un grand cabinet d’avocats. Il y a pourtant des failles dans la vie du jeune homme. Son père, par exemple, est parti sans laisser d’adresse il y a une vingtaine d’années, alors qu’Antoine n’était qu’un enfant et sa sœur Anna, même pas née. Aujourd’hui, la jeune femme de 19 ans est impétueuse, bourlingueuse et flirte en permanence avec les limites. Un jour, Antoine reçoit une carte postale, égarée par la poste et distribuée à son destinataire avec dix-sept ans de retard. L’écriture de son père, quelques mots (pas des moindres, en l’occurrence : « je vous aime ») et un manoir en Autriche, vont bouleverser son existence. C’est le début, pour Antoine, Laurent (son meilleur ami) et Anna, d’une grande aventure… à la poursuite de ce père mystérieux et fugueur. Leur quête, de Vienne à Berlin en passant par la Turquie et bien d’autres endroits, va permettre à chacun des protagonistes de découvrir d’où il vient, mais surtout qui il est. Avec une foule de références à l’histoire de l’Europe depuis le début du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui, Alexis Michalik construit un récit épique, dense, touffu même parfois. Mais on lui pardonne car il faut dire ce qui est : une fois qu’on a commencé, impossible de lâcher ce livre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire