jeudi 26 mars 2020

Le service des manuscrits


Violaine Lepage se réveille à l’hôpital entourée de Marcel Proust, Virginia Woolf et Patrick Modiano. Houellebecq et Georges Perec ne sont pas loin. Il y a aussi un chat, bien sûr. Victime de son pire cauchemar, un crash d’avion, cette femme de 44 ans, célèbre éditrice parisienne, a survécu. 
Deux millions de français rêvent d’être publiés mais pour la majeure partie d’entre eux ce projet restera à l’état d’ébauche. D’autres enverront plein d’espoir leur prose au service des manuscrits. Violaine dirige ce service qui peut faire basculer une vie. C’est ce qui s’est produit avec « Les Fleurs de sucre » dont l’auteur se cache mystérieusement. Quand le roman est retenu dans la dernière sélection du Goncourt et que des meurtres similaires à ceux décrits dans le livre se produisent dans la réalité, Violaine, en plus de sa difficile convalescence, a du fil à retordre.
L’écriture, fluide, ne s’encombre pas de fioritures. L’intrigue n’en est que plus visible et intense. Très vite, les évidences s’accumulent et on a, c’est certain, découvert la vérité avant que l’auteur ne sème d’autres indices qui permettront de la dévoiler. Le personnage de Violaine, carré et fantasque, réserve pourtant de nombreuses surprises. L’atmosphère d’une maison d’édition et le monde littéraire sont exposés dans complaisance mais échappent à la caricature. Les personnages qui gravitent autour de l’attachante Violaine sont pleins de surprises, de Béatrice, lectrice particulière, à Pierre, le psychanalyste en passant par Édouard, le mari-décorateur. Évidemment, l’auteur nous cueille finalement là où on ne l’attend pas. Mon avis ? A lire d’urgence.


Le service des manuscrits. Antoine Laurain, Flammarion. 18€

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