Violaine Lepage se réveille à
l’hôpital entourée de Marcel Proust, Virginia Woolf et Patrick Modiano.
Houellebecq et Georges Perec ne sont pas loin. Il y a aussi un chat, bien sûr.
Victime de son pire cauchemar, un crash d’avion, cette femme de 44 ans, célèbre
éditrice parisienne, a survécu.
Deux millions de français rêvent d’être publiés
mais pour la majeure partie d’entre eux ce projet restera à l’état d’ébauche.
D’autres enverront plein d’espoir leur prose au service des manuscrits.
Violaine dirige ce service qui peut faire basculer une vie. C’est ce qui s’est
produit avec « Les Fleurs de sucre » dont l’auteur se cache mystérieusement.
Quand le roman est retenu dans la dernière sélection du Goncourt et que des
meurtres similaires à ceux décrits dans le livre se produisent dans la réalité,
Violaine, en plus de sa difficile convalescence, a du fil à retordre.
L’écriture, fluide, ne s’encombre
pas de fioritures. L’intrigue n’en est que plus visible et intense. Très vite,
les évidences s’accumulent et on a, c’est certain, découvert la vérité avant
que l’auteur ne sème d’autres indices qui permettront de la dévoiler. Le
personnage de Violaine, carré et fantasque, réserve pourtant de nombreuses
surprises. L’atmosphère d’une maison d’édition et le monde littéraire sont
exposés dans complaisance mais échappent à la caricature. Les personnages qui
gravitent autour de l’attachante Violaine sont pleins de surprises, de
Béatrice, lectrice particulière, à Pierre, le psychanalyste en passant par
Édouard, le mari-décorateur. Évidemment, l’auteur nous cueille finalement là où
on ne l’attend pas. Mon avis ? A lire d’urgence.
Le service des manuscrits.
Antoine Laurain, Flammarion. 18€
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