samedi 21 mars 2015

Marc Lavoine. L'homme qui ment.

Dans un premier temps, le buzz autour de ce livre m'a un peu agacée. Le champ lexical du mensonge, et le contenu qui s'y rapporte, ce n'est pas ma tasse de thé. 
Cependant, la curiosité, attisée par le déferlement médiatique (dont je me tiens pourtant relativement à distance, ne possédant pas de petit écran), a eu raison de mes dernières réticences.
La mention : "récit basé sur une histoire fausse" brouille les pistes. L'homme. De qui parle-t-on ? Qui ment ? L'auteur ? Ses protagonistes ? Tout un chacun ?
Après un démarrage difficile (dû probablement à ma réserve initiale et à quelques tournures syntaxiques qui m'ont heurtée), ma lecture est devenue plus spontanée. Je suis entrée dans cette histoire. Un peu voyeuse. J'avais l'impression de commettre une effraction, de passer dans l'envers du décor. Malgré le sentiment de malaise, j'ai avancé dans ma lecture, cheminé avec le narrateur. Je me suis émerveillée de son apparente maturité, de sa bienveillance exposée. Petit garçon complice des mensonges des grands, enfant accroché au trésor que représente la famille unie. Mentir pour qu'elle ne vole pas en éclat. L'enfant n'est pas dupe des fractures, mais il goûte le bonheur de ce qui a été construit ensemble. Tout le monde ment et se ment. On voit des schémas qui se répètent, des âmes qui s'aiment sans parvenir à se faire du bien. On voit des gens. Marc Lavoine donne-t-il les clés de son authenticité ? Peut-on savoir ? Il raconte des arrangements avec la vie. Il trouve du bon dans le mauvais. Montre la lucidité qu'ont certains de voir  le faux dans le vrai. Compose. Avance. C'est juste et triste. Gai et léger. Profond.


L'auteur annonce un homme qui ment. Se cache-t-il un peu plus en livrant ce récit ou au contraire, se met-il à nu ? S'il voulait ancrer dans le cœur de ses admirateurs l'idée d'un personnage fragile, doux, sensible, fort, déterminé, libre et amoureux fidèle, alors le pari est gagné !

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