dimanche 12 avril 2015

#ImNoAngel


 Un article du magazine Elle a retenu mon attention. On y parle de mannequins qui refusent l'étiquette  "grande taille" et qui font campagne pour transmettre le message que toutes les femmes peuvent être belles et sexy, et pas seulement les anges d'une célèbre marque de lingerie. Elles utilisent le hashtag #ImNoAngel. Certes, il y a une histoire de marque derrière tout ça, ne soyons pas naïfs. C'est le monde dans lequel on vit. Mais rien n'empêche de regarder les choses d'un autre point de vue. La vidéo montre ces femmes en sous-vêtements qui se déhanchent, à l'aise avec leur corps tout en rondeur. Je n'apprends rien à personne en écrivant que les canons de beauté évoluent au fil du temps. Jusqu'à devenir des diktats. Libération de la femme a-t-on dit ? J'ai lu récemment quelque chose sur les mammifères. Dans la nature, ce sont les mâles qui ont les couleurs les plus chatoyantes, pour attirer les femelles. Chez les êtres humains, ce sont les femmes qui se juchent sur des talons, s'engoncent dans des vêtements moulants, se maquillent et se parent de bijoux. Pourtant ce sont les filles qui jouent à la poupée, pas les garçons, non ? Cherchez l'erreur ! Mais je digresse. L'idée de départ était bel et bien de dire que chacune de nous est unique et peut être belle. Chacune de nous peut se retrouver cependant derrière des clichés qui ont la vie dure. Une femme rondouillarde se verra attribuer les qualificatifs de velléitaire et sédentaire. Quant à la maigrelette, on lui collera l'étiquette de la psychorigide incapable de profiter des plaisirs de la vie.
Or, je connais des femmes rondes très énergiques et volontaires. Seulement, il suffit qu'elles regardent un chocolat pour prendre 500gr... Qu'elles ne perdent qu'au prix de gros efforts. Je connais aussi des femmes très minces qui, à la moitié de leur assiette n'ont déjà plus faim et qui pour autant ne sont pas les dernières à s'amuser (voire plus si affinités). Et, grosses ou maigres, on leur demande sans cesse de se justifier. Combien de fois la filiforme a-t-elle entendu le serveur du restaurant consterné s'inquiéter en desservant son assiette : " Vous n'avez pas aimé ?"
Combien de fois la potelée a-t-elle supporté le regard désobligeant de la vendeuse de vêtements s'exclamant : "désolée, on n'a pas votre taille !"
Je me souviens, il y a quelques années, avoir passé une après-midi au Hammam Pacha, à Saint-Denis. C'était très grand et nous étions nombreuses. Que des femmes. De tous les âges, de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les formes. Certaines étaient en maillot de bain, d'autres en sous vêtements, d'autres encore seins nus. De parfaites inconnues autour de moi quasiment dans le plus simple appareil. Je n'ai souvenir d'aucun malaise, d'aucune gêne devant cette intimité dévoilée. Pas de regard mal placé. Pas de jugement. Une sorte de paix plutôt, à voir que là, dans les vapeurs des bains, nues, nous étions une diversité joyeuse, avec nos corps imparfaits : libres et authentiques. Belles. Incroyablement belles !






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