J’ai évidemment un train (pour Poudlard ?) de retard, le livre broché étant sorti en 2022. Mais à l’approche de la Paulée de Meursault, dont David Foenkinos va recevoir cette année le prix éponyme, j’avais envie de lire un roman de cet auteur, dont je possède bien évidemment déjà plusieurs ouvrages, entre autres Charlotte, que j’avais récemment apprécié. J’ai aussi en son temps cédé à la fièvre Harry Potter. Faut-il avoir lu les romans de J.K. Rowling pour se plonger dans Numéro deux ? Pas forcément mais je pense que c’est préférable. On visualise ainsi mieux l’univers dont il s’agit. Évidemment, Harry Potter est le prétexte pour se pencher sur la notion de choix, d’échec, et la façon dont surmonter un traumatisme. Martin est assailli par la réussite omniprésente de l’autre. Il a le loisir de ruminer son échec, la peine de ne pas avoir été choisi, la frustration de rester sur le quai de la gare quand les autres, ceux avec lesquels il était à deux doigts de toucher les étoiles, ont embarqué pour un monde magique. Il
s’enferme dans le silence, ouvrant une porte à ceux qui peuvent lui faire du mal. David Foenkinos nous promène de Londres en Pologne en passant par Paris et le Louvre. Il nous entraîne dans le tumulte de Martin, le désarroi d’une mère, la duplicité d’un adulte censé protéger. Martin adulte doit faire face à son problème mais n’y parvient que partiellement. La clé n’est-elle pas dans l’amour ainsi que dans la capacité à ne jamais oublier qu’une médaille a son revers ? C’est facile à lire, plein de finesse, avec la force de cette écriture qui permet au lecteur de s’identifier.
Numéro deux. David Foenkinos. Éditions Folio. 8,90 €/