vendredi 1 avril 2016

Festival du film policier. Jour 2.

Tandis que, mercredi soir, participants et partenaires se rendaient au Bastion pour dîner, je suis rentrée bien sagement après la projection du premier film. Jeudi matin, c'est donc fraîche et dispose que je pratique mes exercices quotidiens de yoga. Dehors, la montagne de Beaune s'est parée de rose... Le soleil semble être de la partie ! La ville s'éveille... Les festivaliers, leur "pass" accroché autour du cou, découvrent ou redécouvrent les lieux. C'est "Fritz Bauer, un héros allemand", qui ouvre les hostilités ce matin dès 10h30 au Cap cinéma. Vingt films répartis dans trois salles sont diffusés aujourd'hui à l'intention du public et des jurys. Pendant ce temps, à la Chapelle Saint-Etienne, le bureau du festival accueille les professionnels pour tous les détails administratifs. 
En fin d'après-midi, on commence à s'agiter. Les photographes sont parqués dans un carré pas spécialement VIP. L'ambiance est bon enfant entre les "locaux". Les parisiens et leurs téléobjectifs sont un peu plus crispés. La scission est palpable même s'il n'y a aucune hostilité... C'est assez surprenant, cette obsession à vouloir être aux premières loges comme si la vie en dépendait, à bousculer, l'air un peu méprisant... Tout ça pour prendre une photo figée sur le photocall. Et de héler ceux qui prennent la pose pour capter leur regard dans l'objectif !


Les acteurs beaunois des maisons de vin qui reçoivent ce soir foulent le tapis rouge. Le député-maire attend de pied ferme les festivaliers.
 Claude Lelouch, souriant, signe des autographes. L'accolade avec Alain Suguenot est amicale. Le jury arrive enfin au grand complet. Sandrine Bonnaire, très détendue, s'arrête régulièrement le long des barrières pour échanger avec le public. Déborah François, lumineuse dans sa petite robe rose, esquisse quelques sourires. Ludivine Sagnier offre son air mutin. Jean-Pierre Darroussin acteur dans le film "Coup de chaud" avance avec bonhommie, casquette vissée sur la tête. Le jury Police au grand complet se prête au jeu des photos. 




 Quand tout ce monde est installé, la cérémonie peut commencer. Cécile Maistre, la fille de Claude Chabrol prononce un discours tout en finesse pour décerner le Prix Claude Chabrol au film "Coup de chaud". Elle fait malicieusement le lien entre la Bourgogne et le film et parle avec humour du brushing cendré de notre député maire, le comparant à Richard Gere. Elle est chaudement applaudie. Après la remise du trophée, une carafe, Darroussin, sommé de faire un discours, provoque l'hilarité de l'assemblée en reprenant avec emphase celui que Cécile a oublié sur le pupitre. 



Vient ensuite la projection du film libanais "Very Big Shot", l'histoire d'une fratrie embarquée dans les trafics et les mensonges, emmêlée dans ses envies d'une vie meilleure et de rédemption.
À 21h30 passées le flot de spectateurs se sépare en trois groupes. L'un part pour dîner avec la maison Jadot, l'autre la maison Latour et le dernier rejoint les caves Saint-Nicolas de la maison Bichot. Les petites bougies au sol guident les invités dans un dédale de caves jusqu'au lieu de réception. 

Jury spécial Police avec JP Darroussin et Albéric Bichot.*


Après le crémant servi avec des gougères, chacun s'installe autour des tables dressées pour l'occasion.

 Albéric Bichot prend la parole pour informer ses hôtes que le jury police est là au complet, de Danièle Thiéry la présidente, commissaire divisionnaire et auteur, à Jean-Michel Fauvergue, chef du RAID. Et de conclure que ce soir, on est en sécurité.


Le maître des lieux parle de vin. Les convives en boivent. Chablis Premier Cru Les Vaillons 2012, Beaune Les Epenottes 2011 et pour finir, un Gevrey-Chambertin 2009. A cette occasion Jean-Pierre Darroussin prend la parole. Il évoque ce nom, titre d'un de ses spectacles : Gevrey-Chambertin. Ce que la plupart des gens ignorent, c'est que Gevrey-Chambertin est une gare de triage. Et le comédien d'évoquer son histoire familiale, en lien avec le lieu. Il interpelle les invités : "Personne n'a vu ce spectacle ? Même pas vous monsieur Neuhoff ?". Le critique et écrivain parisien, assis un peu plus loin, est bien obligé de reconnaître, comme les autres convives, qu'il n'a pas eu cette chance ! Très vite les conversations reprennent, d'autant plus animées qu'apparaît un Echezeaux 1997, pour le plus grand plaisir des amateurs.
Il se fait tard. Une nouvelle journée de projection se profile. Les tables se vident. L'équipe de "Coup de chaud" est encore installée. Raphaël Jacoulot le réalisateur, Jean-Pierre Darroussin et Karim Leklou ne semblent pas décidés à quitter ce lieu envoutant et magique, où le grand-père d'Albéric faisait du patin à roulettes autrefois. Albéric, sensible à cet attrait pour les bonnes choses qui rassemble des personnalités d'univers différents, disparaît puis revient, portant précautionneusement un vieux flacon. Poussière. Pas d'étiquette. Il faut un peu de temps pour que les arômes se libèrent. Un vieux vin incroyablement jeune (pour son âge qu'on devine grand). Fruité. Une pointe de réglisse. L'art de vivre. Torréfaction, caramel. On tâtonne pour le millésime. Le verdict tombe. Chambolle-Musigny 1957. Un pur joyau qui portera l'assemblée réduite à deviser sur la vie jusqu'à trois heures du matin. Instants rares et savoureux de partage authentique. 


Déborah François, Sandrine Bonnaire, Ludivine Sagnier


*Merci à Michel Crestanello qui a fourni toutes les photos de la cave Saint-Nicolas Albert Bichot.

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