dimanche 3 avril 2016

Festival du film policier. Jour 4.



Samedi est une journée intense. Le centre ville de Beaune est animé. Les gens se promènent sur le marché. Rue Maufoux, la porte de la "Maison de Maurice" est ouverte. Un pianiste joue "chabadabada" et on se croirait dans un film de Lelouch.
Place Carnot, la foule se presse pour admirer des véhicules de police d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et d’autrefois. Outre un impressionnant Hummer et une légendaire Ford Mustang, sont exposés de vieux modèles de la police française, couleur pie, présentés par une association dont la plupart des membres sont d’anciens policiers passionnés. Les enfants ont le droit de s’installer au volant et d’actionner la sirène, grâce à un petit bouton rouge placé sous le tableau de bord.  
Les voitures de police étaient essentiellement des Renault (entreprise nationalisée). Celle-ci date de 1957.
 A la librairie "Des livres et des hommes", l'éclectique François-Henri Soulié signe dans la bonne humeur son ouvrage "Il n'y a pas de passé simple". La conversation s'engage avec un couple de clients qui se chamaillent gentiment. Quand la dame demande où habite l'auteur et qu'il répond "Montauban", le monsieur, taquin, commente : "On ne devrait jamais quitter Montauban". Remarque qui fait bien évidemment sourire les inconditionnels des "Tontons flingueurs" que nous sommes.
En fin de matinée, c’est la projection de « Diamant noir », un film français d’Arthur Harari. Les différents jurés se répartissent ensuite en plusieurs lieux pour un déjeuner de délibération. Sandrine Bonnaire (Jury long métrage) entraîne sa troupe au Cep, tandis que Serge Moati (Jury Sang Neuf) investit le Jardin des Remparts avec ses acolytes. Danielle Thiéry (Jury Police) et ses pointures s’installent à l’Hôtel de La Poste. Le discret jury des critiques doit également décerner un prix. Pour faire leur choix, les journalistes se réunissent au Piq’bœuf. Pendant ce temps, la foule se presse aux abords du Cap Cinéma. La leçon de cinéma de Brian de Palma commence en milieu d’après-midi. Jean-François Rauger, directeur de programmation de la Cinémathèque française, interroge Brian de Palma et soumet des extraits de films (Pulsions, L’impasse, Passion). Il est question de l’importance des musiques et de la technique du split screen (ou écran divisé, qui permet de montrer plusieurs images en même temps). Entre points précis de biographie et anecdotes savoureuses, une heure et demie se passe.
Masterclass. Brian de Palma avec le maître de cérémonie, traducteur.

Enfin, voilà le moment du dernier tapis rouge. Après la remise des prix littéraires et l’intervention de Dominique Manotti, récompensée pour son livre « Or Noir », le Palmarès de la Huitième édition du Festival du Film Policier de Beaune est dévoilé. Serge Moati attribue le Prix Sang Neuf au film « Les Ardennes », du flamand Robin Pront. Philippe Rouyer représente le jury des critiques, unanimes pour décerner le prix au film coréen « Man on High Heels ». Danielle Thiéry fait ensuite un discours très remarqué. Avec humour, elle tisse un lien entre l’événement culturel de l’industrie cinématographique et la région, soulignant « l’accueil formidable des producteurs de vin et de films qui savent faire partager leur passion chacun dans leur domaine. » Un petit coup d’œil à l’assemblée et elle répète : « leur domaine » ! Les rires fusent. Elle énonce ensuite le verdict de son jury. « Fritz Bauer, un héros allemand », revient sur un épisode sombre de l’histoire et c’est ce film qui a rencontré l’adhésion des policiers. Sandrine Bonnaire monte ensuite sur scène. Elle évoque en premier lieu le prix du Jury pour lequel le directeur du festival a validé la possibilité d’une égalité. Sans surprise donc, le public apprend que « Diamant Noir », et « Desierto » (Jonas Cuaron) sont tous deux primés. Enfin, le film « Man on High Heels » est à nouveau récompensé, cette fois par le Grand Prix 2016. Le producteur, ému, rappelle les difficultés pour distribuer un tel film et espère que ce trophée facilitera les choses.
Après une dernière projection, le cocktail du Palmarès se tient aux Ateliers du Cinéma de Claude Lelouch, très présent au cours de cette huitième édition. Huitième édition comme le symbole de l’infini qu’évoquait Alain Suguenot dans son discours d’ouverture, en souhaitant que la manifestation se pérennise. Huit, comme les merveilles du monde. « Je sais, a précisé Danièle Thiéry, il n’y en a que sept… Mais on en a tous une huitième quelque part ». Du grand art.

Le jury Long Métrage au complet avec le lauréat du Grand Prix.


Sandrine Bonnaire lumineuse en interview

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