dimanche 3 avril 2016

Festival du film policier. Jour 3




C'est un film coréen que les jurés découvrent vendredi matin, avec une légère appréhension après les agapes de la veille. Contrairement à leurs craintes, ils sortent plutôt conquis. Pendant ce temps, l'agitation règne « Porte Marie de Bourgogne ». 

Daniela Lumbroso à la lanterne magique
A la Lanterne Magique, la salle est prête depuis mercredi pour recevoir l'émission de France Bleu « Midi ensemble » présentée par Daniela Lumbroso. Et ce n'est pas un poisson d'avril. Le public attend sagement l'ouverture des portes. La moyenne d'âge de l'assistance chute brusquement avec l'arrivée des élèves du lycée  Marey. Leurs camarades de « bac pro » sont à l’accueil. Une partie d’entre eux ont travaillé avec leur professeur de français sur la filmographie de l’actrice Sandrine Bonnaire, l’une des invitées du jour. Sami Bouajila rejoint le plateau un peu plus tard et se prête au jeu des questions de l’animatrice. A la fin du direct, une séance improvisée de photos et dédicaces se déroule dans la bonne humeur. Quand je demande à Daniela Lumbroso ce que cela représente pour elle de se déplacer en région, elle pointe immédiatement le plaisir de l'interaction avec le public, qu'elle voit réagir en direct à ses propos et ceux de ses invités.
Sami Bouajila

En fin d’après-midi, se retrouve sur le tapis rouge toute l’équipe du film « Braqueurs », projeté le soir même, et dans lequel jouent Sami Bouajila et le sulfureux Kaaris. Je découvre les paroles assez surprenantes (et affligeantes de mon point de vue) des chansons du rappeur. Dans le carré des photographes, on prend le parti d'en rire. Cela tourne même à l'hilarité quand notre maire, qui a échangé quelques mots avec le chanteur acteur vient fièrement nous annoncer qu'il a réussi à glisser dans la conversation une histoire de gros doigt de pied assez effrayante, en référence à une chanson de l'intéressé.
Bruno Todeschini, du jury Sang Neuf, m'offre un beau sourire !
 Mais l’effervescence est à son comble avec l’arrivée de Brian De Palma. Homme imposant à l’immense talent, le réalisateur a dans le regard un soupçon de bienveillance et de mélancolie qui adoucit son image. Il s’arrête le long des barrières et signe les autographes.
Le réalisateur Brian de Palma
 Enfin, dans la salle, une standing ovation l’attend. Hommage lui est rendu. Il s’adresse au public après avoir reçu son trophée. Simplement. Il se souvient de l’époque où il admirait le réalisateur Vicente Minelli (Un Américain à Paris). Parle des festivals où il se rend depuis sa jeunesse et encore aujourd’hui, en tant que réalisateur, même s’il n’a pas de film en compétition. Ce qui étonne les gens mais qui montre bien la modestie du personnage. Il souligne l’importance de voir des œuvres sur grand écran, à l’heure où tout le monde a les yeux rivés sur le téléphone portable ou l’ordinateur. Très applaudi à la fin de sa prestation, il ne quitte pas la salle comme on aurait pu s’y attendre mais retourne à sa place. Le réalisateur Julien Leclercq, qui vient ensuite présenter son long métrage, en est tout bouleversé. Tous ses acteurs sont autour de lui. Assise au premier rang, je supporte assez mal le foisonnement d'images et de violence du film. Sami Bouajila offre cependant une belle prestation d'acteur. En dehors de cela et de quelques plans serrés immersifs, je m'ennuie beaucoup.
 A la fin, l’assemblée des jurés et partenaires se dirige à la Comédie du Vin où se sont associés plusieurs traiteurs et pâtissier locaux, pour concocter le menu qui accompagnera les vins de cette Banée des jeunes négociants. Le principe est le même qu'à la Paulée : dégustation dans une atmosphère chaleureuse.
Sur cette photo de la Comédie du Vin : Claude Lelouch, Sandrine Bonnaire, Brian de Palma, Bruno Todeschini et bien d'autres...

 Les convives voient défiler des Meursault, Puligny-Montrachet, Volnay, Pommard et autres Irancy qui ravissent leurs papilles. Le niveau sonore monte, les gens se déplacent d’une table à l’autre. Je discute lutte syndicale et littérature avec Dominique Manotti, historienne et auteur, qui doit recevoir un prix littéraire... De l'engagement pour les femmes de Gisèle Halimi au roman noir, la conversation semble inépuisable. Je parle beaucoup avec les partenaires et amis sans lesquels le festival ne serait pas ce qu'il est. Marina (Comédie des Mets) et Jean-François (Comédie du Vin), Michel (Maison Albert Bichot), Laurent et Ariane (Le Grand Café de Lyon). Chacun a quelque chose à m'apprendre sur son engagement pour que de telles manifestations puissent continuer d'avoir lieu. D'ailleurs, en échangeant avec Sandrine Bonnaire, j'ai la confirmation que les membres des différents jurys se félicitent de l’accueil, à Beaune. Ici, on trouve vraiment quelque chose de très particulier et convivial. Avec l'actrice et réalisatrice très souriante et accessible, il est question d'éducation et de parcours de vie... Je ne l'interroge pas sur la compétition, seulement pour savoir où elle en est dans les projections. Il reste un film à voir le lendemain matin avant les délibérations. Danielle Thiéry, présidente du jury Spécial Police, très sollicitée, avoue que la fatigue gagne. L’assemblée se dissout, sans mauvais jeu de mots, vers deux heures du matin.

Echantillon des vins offerts... Avec le fromage, un Santenay 1976 mémorable !

 


Petite galerie photos...

Daniela Lumbroso avec les élèves du lycée Marey



Avec Sandrine Bonnaire


Avec Dominique Manotti

 

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