mardi 15 septembre 2015

Les nymphéas

Cela fait des lustres que je parle d'aller visiter la maison et les jardins de Monet à Giverny. Il n'y a pas si longtemps, j'étais à l'Orangerie, devant le spectacle étourdissant des Nymphéas. Immense salle sphérique et lumineuse, fresque monumentale, paix et tourment.
Et puis l'on m'offre le livre de Michel Bussi : "Nymphéas noirs".


Comme il arrive de plus en plus fréquemment, je commence la lecture pour m'interrompre au bout de quelques pages. J'ai désormais compris qu'il ne s'agit pas d'un manque de volonté. Simplement, quand vous arrivez très en avance à un rendez-vous, il vaut mieux aller faire un tour et revenir à l'heure dite. 
Je pose donc le livre. 

L'été m'amène à Paris. Je me rends gare Saint-Lazare. J'aime cet endroit modernisé, le centre commercial futuriste et les grandes arcades sous lesquelles on passe pour se trouver sans transition sur les quais ! J'achète un billet pour Vernon au guichet automatique, et me voilà partie. Je suis la horde des touristes (essentiellement américains et japonais.... Où sont les français ?), attrape la navette, discute avec le chauffeur, descend du bus pour avancer le long du chemin et trouver l'entrée destinée aux petits malins qui ont pensé à réserver un billet coupe-file. Dans une ruelle étroite, une petite porte peinte en vert ouvre sur l'enclos magique. Les jardiniers s'affairent dans les parterres. La végétation est abondante. Les fleurs plus colorées les unes que les autres.



 Je parcours des méandres de sentiers gravillonnés avant de parvenir jusqu'à la maison, tant de fois vue en photo.


 Je gravis le perron tout émue. Des touristes se mitraillent avec leurs smartphone pour immortaliser l'instant. A l'intérieur, tout est exactement comme je le lirai plus tard dans le roman de Bussi. Pièces en enfilades, maison de poupée, tout semble figé dans le temps... Les cuivres et les faïences bleues de la cuisine contrastent avec le jaune tenace de la salle à manger.



 L'entrée du salon est en surplomb, de sorte qu'on domine la large baie vitrée, les fauteuils en osier et les murs tapissés de tableaux. A l'étage, les fenêtres sont ouvertes sur le jardin. Tout est lumineux, gai et fleuri. Le parquet craque. La visite achevée, la demeure recrache les promeneurs vers les plantations luxuriantes.
Michel Bussi l'explique dans son livre, il faut emprunter un tunnel, sorte de verrue disgracieuse dans ce paysage végétal, pour basculer de la partie jardins à la partie étang. Une fois le béton derrière soi, on pénètre au cœur du mystère. Les saules, les bambous et autres arbres étendent leur feuillage pour fournir une ombre bienfaitrice.

 Tout est tel qu'on s'y attend et pourtant la surprise est totale. Les petits ponts qui enjambent l'eau, la surface lisse, les larges feuilles comme posées à fleur d'étang, les fleurs, roses, jaunes, épanouies. Nymphéas, nénuphars, waterlilies. Waterlily, ne trouvez-vous pas, comme une des héroïnes de l'écrivain, que ce mot anglais est joli ?


Claude Monet est passé là. D'autres artistes inspirés aussi.



Des milliers de fans se pressent pour admirer ce coin de nature. Tout est tellement authentique qu'on en oublie qu'on n'est pas seul. Ce sont le bruit du vent dans les feuilles et le reflet du soleil sur l'eau qui me captent. Pas le brouhaha de langues étrangères ni les cavalcades des enfants sur les chemins.

Lorsque je reprends la lecture du polar, tout est plus limpide. Impensable d'en dévoiler trop. On apprend beaucoup sur Monet. Les personnages sont travaillés. Sur la fin, certaines évidences, qu'on a jusqu'alors occultées, sautent aux yeux. Le dénouement est magistral. Je n'en dis pas plus : Lisez-le ! Et allez faire un tour en Normandie sur les pas du célèbre impressionniste...









Bonne lecture, bonne visite...



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