Les oiseaux se moquent bien du paradis annonce Magali Discours dans son dernier roman. Entre les morts et les vivants, le ciel et la terre, les pinsons sont gais, les pies, voleuses, les poules mouillées, le pigeon, voyageur. La poésie des oiseaux et de l’autrice accompagne Vanille et Sam dans les quêtes qu’ils poursuivent presque malgré eux. Prendre son envol. Entre le propre et le figuré, certains se sont mélangé les cannes. Qui est vraiment Pierrot ? Un buste en céramique hérissé de sucettes ? Une personne réelle mais mutique ? Une présence symbolique silencieuse, qui permettrait enfin à Vanille d’écouter son chant intérieur et de trouver sa voie (voix) ? Que fait-on de son passé ? Comment surmonte-t-on (ou pas) le traumatisme d’avoir été mal aimé ? Dans un jeu de miroir (sans alouette), on observe des mères et les conséquences, souvent délétères, que provoque leur absence. Les personnages se débattent parfois comme une mouette rattrapée par la marée noire. L’évocation de souvenirs joyeux ou, à d’autres moments, d’instants chaleureux du présent, transpire la fluidité et l’élégance d’un vol d’oiseaux migrateurs. Avec la précision d’un coucou suisse, l’autrice décortique le déni et le désespoir.
Puis, à tire-d’aile, elle accompagne ses héros vers la résilience. Encore une fois, la jolie plume de Magali Discours nous emporte dans la vie de personnages qu’on peine à quitter, la dernière page tournée.
Les oiseaux se moquent bien du paradis. Magali Discours. Éditions de l'Archipel. Collection Instants suspendus. 20,00€
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