jeudi 17 septembre 2020

Un coup de jeune.

La littérature jeunesse est foisonnante. J'y fais des incursions régulières, la plupart du temps heureuses.
Depuis l'entrée en sixième de mon "petit" dernier, je me suis fixé un objectif :
Lire tous les ouvrages inscrits sur la liste donnée par le professeur de français.
Partager les lectures crée une complicité dont j'aurais tort de me passer. Bien évidemment, cela demande un peu d'adaptation et de temps. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Pour ce début de la quatrième, le professeur de français propose de la poésie et la lecture d'Andrée Chedid, "Le message" (voir article plus loin)... 
En attendant la suite (elle n'a pas donné le programme de l'année complète), voici un de mes coups de cœur estivaux.






Alma, Le vent se lève de Timothée de Fombelle. Premier volet d'une trilogie prometteuse, ce roman épique raconte l'histoire d'Alma, l'une des dernières de sa tribu d'Afrique, les Okos. 1786. Elle part à la recherche de son frère Lam. Elle lui a inventé un monde imaginaire, de l'autre côté des ronces qui limitent leur domaine. Il a voulu aller voir. Elle croisera entre autres, la route des navires négriers.
Et puis, il y a Joseph, ce mousse mystérieux et malin, qui réussit à embarquer sur "La Douce Amélie" à Lisbonne. Pour qui travaille-t-il ? Après quelle fortune court-il ?
Cet épais roman se lit d'une traite. Il est captivant et admirablement écrit (l'auteur a été récompensé pour son œuvre à de multiples reprises). S'il est à mettre entre les mains de nos jeunes adolescents, il plaira aussi aux parents. J'ai été happée par les odeurs et les couleurs du monde d'Alma, protégé, où sa famille vit en harmonie avec la nature. J'ai été bouleversée par ce qu'il y a au-delà du ravin, un monde de feu, de haine, de trahison de son prochain et de traite des hommes. Il y persiste néanmoins de sublimes traces d'humanité, de celles auxquelles on peut se raccrocher pour ne pas sombrer. J'ai été saisie par les personnages, attachants. J'ai chevauché Brouillard avec Lam, Alma et Sirim. Je me suis envolée avec Joseph dans le mât de misaine. J'ai commencé à comprendre l'histoire de Mosi et Nao.
Timothée Fombelle nous entraîne avec lui. Tout est palpable, des gouttes de sueur qui perlent au front d'Alma au poids du secret d'un charpentier, en passant par la douceur du chant d'une mère ou la détresse et la détermination d'une orpheline.
J'ai hâte de retrouver en 2021 ce monde bigarré et ses protagonistes au caractère trempé qui tous, font face avec intelligence et dignité au destin et à ses cruels revers.


Alma, le vent se lève. Thimothée de Fombelle. Gallimard jeunesse. 18€.




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