vendredi 6 septembre 2024

Amazone et Novecento : pianiste






Novecento : pianiste

Début du XXe siècle, le Virginian, “copie conforme du Titanic”, fait la navette entre l’Europe et les Etats-Unis. Après une longue traversée, Danny Boodman découvre un bébé posé sur le piano de la salle de bal. Touché par le nourrisson, sans doute abandonné là par des voyageurs de troisième classe qu’un nouveau-né encombrerait dans leur démarche d’immigration, le marin décide de garder l’enfant. Il lui donne son nom, auquel il ajoute les initiales T.D, trouvées sur la boîte faisant office de berceau – et dont il se persuadera longtemps qu’elles signifient : « Thanks Danny ». Il termine avec Novecento… symbolisant le début du XXe siècle. L’enfant grandit, devient un prodige au piano et enchaîne les traversées, sans jamais quitter le navire. Que se passerait-il s’il descendait sur la terre ferme ?
Alessandro Baricco est écrivain et musicologue. Ce qui explique sans doute le rythme de cette pièce de théâtre écrite comme un long monologue mettant en scène Tim Toomey. Trompettiste engagé sur le bateau, ce dernier raconte l’histoire inhabituelle de Novecento : pianiste. L’enfant abandonné est devenu un homme mais il n’a d’identité que dans le huis clos du bateau. Pour ce génie du piano qui joue comme nul autre, que signifie la découverte du monde extérieur ? Une possibilité sans fin de rues, de rencontres, de lieux de vie. Comme tout humain, il se trouve confronté à la peur et à l’envie. En nous entraînant dans les contradictions et les questionnements de Novecento, le narrateur nous interroge sur la philosophie de la vie, la notion de choix, de limites et d’infini. Impressionnant.

Mathilde, Charles, Mathéo, Baptiste, Mina, Noam, Hanaé.

 

Amazone
Fleuve rouge, piano blanc, musicien noir. Sur une rive du cours d’eau impétueux, s’accroche le petit village d’Esmeralda, animé par une routine bien ancrée. Pourtant, soudain, tout se fige. Cerveza, le barman, reconnaît un bruit familier de lui seul. Une mélodie. Les habitants sont bousculés par l’arrivée inattendue d’une embarcation de fortune, supportant un majestueux piano à queue sur lequel joue Amazone Steinway. Lors de son escale forcée, il est accueilli de façon ambiguë. Poursuivant un but dont il ne veut rien dévoiler, le pianiste se soumet aux règles du Colonel Rodriguez, gérant du bar et chef auto-proclamé du lieu. Jouera-t-il son avenir au prix de son rêve ?
Avec Amazone, récit poignant, Maxence Fermine nous a transportés dans un univers inconnu. Amazone Steinway nous embarque avec lui dans son aventure et ses nombreux obstacles physiques et psychologiques. L’auteur crée une atmosphère mystérieuse dans le luxuriant décor de l’Amazonie. Immersion dans une troublante quête d’absolu qui nous fera retenir notre souffle jusqu’à la fin. Vous serez portés par le bruit des cascades, l’humidité de la jungle et la magie de cet endroit dépaysant. Le style de l’auteur nous fait vivre un voyage poétique et onirique, nous ouvre les portes d’une culture et d’un mode de vie différents, où les frontières entre le réel et l’imaginaire s’effacent, où l’amour et l’amitié rythment les pages.

Hugues, Camille, Jérémy, Chloé.


Novecento : pianiste, Alessandro Baricco, Folio, 5,70 €.
Amazone, Maxence Fermine, Livre de poche, 7,90 €.

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