Le choix d'appeler ce
premier roman "La Tresse" est on ne peut plus habile. Tout
est dit dans le titre et pourtant le lecteur ne voit pas forcément
d'emblée ce qui peut éventuellement relier les trois femmes dont
l'auteur évoque le parcours. En Inde, Smita est une intouchable. Son
travail ? Ramasser à mains nues la merde de ses employeurs des
castes supérieures. Elle rêve d'un autre destin pour sa fille et
parvient à l'inscrire à l'école. Mais quand la petite rentre et
raconte ce qui lui est arrivé là-bas, Smita prend une décision
irrévocable. En Sicile, Giulia travaille dans l'atelier de son père.
Un jour ce dernier, victime d'un accident reste cloué sur un lit
d'hôpital, inconscient. Giulia prend les rênes de l'atelier et
découvre que l'entreprise est au bord de la faillite. Dans le même
temps, elle fait la rencontre d'un homme différent qui la trouble.
Au Canada, Sarah est une avocate réputée et sans état d'âme.
Froide, travailleuse, elle sacrifie tout pour être promue à la tête
de son cabinet. Quand elle apprend qu'elle est malade, elle décide
de ne pas en parler au bureau. Les spéculations vont bon train sur
la raison de ses absences. Lætitia Colombani passe méthodiquement
de l'une à l'autre de ces trois héroïnes avec l'application que
l'on met à entrelacer les trois mèches qui forment la tresse. Quant
au lecteur, petit à petit, il assemble lui aussi les brins. A la
fin de la natte, pour faire tenir l'ensemble, on fixe un petit
élastique. C'est ce lien qui fait le dénouement. Imparable,
magistral et plein d'espoir. Vous l'avez raté l'année dernière ?
Il vient de sortir en poche, le format idéal pour les vacances !
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