mardi 12 juillet 2016

La folie des années 80 !


Autant dire que j'avais eu vent de cet événement sans pour autant m'y intéresser. Si j'ai écouté leurs tubes sur les ondes et dansé sur ces airs incontournables de mon adolescence, je n'avais pas franchement prévu d'assister, trente ans après, à un concert de Cookie Dingler, Emile et Images et consorts... Je ne l'aurais déjà pas fait à l'époque ! Oups, j'ai bien l'impression de parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...
Bref. Sauf que Marie-Claude (ma patronne, pas ma maman !) a-en tant que partenaire de la manifestation-une invitation dont elle me fait profiter. Quelques unes de mes amies et consœurs me disent qu'elle sont de la fête. Je me laisse convaincre. Ce sera une expérience !
Un vendredi soir de mai, un flux important de spectateurs converge vers le Palais des Congrès de Beaune. J'observe les êtres humains qui m'entourent, un peu étourdie déjà par la foule. Il y a des spécimens de toutes les formes, de toutes les tailles, des faciès inconnus, voire incongrus, et des visages familiers. Toutes les couches de la société beaunoise sont représentées et réunies. Je croise la nourrice d'un de mes enfants avec son mari et des amis. Je salue un de mes prescripteurs. Je retrouve une amie du théâtre venue avec sa maman et son frère. Il y a aussi une complice du Beaune Blues Boogie... Bref, chaque fois que je tourne la tête, il y a un bout de mon histoire en Bourgogne (commencée quand les années 80 ont tiré leur révérence !).
Dans la salle il fait chaud. Je m'enfonce dans la foule pour rejoindre les copines. Je suis affreusement circonspecte. Tout le monde est debout, il n'y a pas de sièges. Je regrette déjà les couches de vêtements que j'ai superposées sur mon tee-shirt en ce mois de mai frisquet. J'ôte le maximum de ce que je peux ôter pour éviter l'évanouissement qui guette. Je maudis mes bottines.  

Après les discours d'introduction (le spectacle est joué en faveur d'une association), les "vieilles" vedettes montent sur scène avec un bel enthousiasme. Des noms, depuis longtemps relégués dans un coin oublié de la mémoire, refont surface. Comme Jean-Pierre Mader ! Et avec eux les mélodies de notre adolescence à l'époque des radios libres... "Au Macumba" !
Les tubes se succèdent, empruntés parfois à Etienne Daho ou Serge Gainsbourg. La caissière du Carrefour, derrière moi, arbore fièrement une perruque à paillettes.
"Quel ange nous veille... Le monde est bleu comme toi... J'avoue j'en ai bavé pas vous... Avant d'avoir eu vent de vous..."
Et puis résonne le fameux : "Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c'est pas si facile !" qui entraîne la foule dans un chant collectif et cadencé !
L'entr'acte arrive et on n'a plus envie de s'en aller. L'instant de claustrophobie s'en est allé et avec lui la peur du ridicule. On s'amuse franchement et on repart pour un tour avec Emile et Images. Je suis impressionnée, chanson après chanson, par la quantité de tubes que ce groupe a produits. On se déhanche... "Dans nos corps à corps". Une bande de kinés se déchaîne sur le dance floor. "Ohé, ohé Capitaine abandonné..."
Les fans sortent soudain leurs portables ! Que se passe-t-il ? Il veulent filmer "Les démons de minuit", un peu en avance sur l'horaire...
"Ils m'entraînent au bout de la nuit..."
Un autre air l'emporte :" Ville de  lumière, qu'ont-ils fait de toi ?"
"Ne plus pleurer, rester là, à se demander pourquoi, n'exister que pour toi t'aimer jusqu'au dernier combat"...
On chante à tue-tête. Il n'y en a pas un pour racheter l'autre. Nous sommes tous, tout à coup, de grands enfants de quatorze ans... C'est très amusant, gentiment régressif, avec un petit côté : "Je me sens si fragile, le cœur en exil !"
Cette soirée a le goût de "rythmes qui t'entraînent jusqu'au bout de la nuit" et "réveille en toi un tourbillon de folie !"


Je décline toute responsabilité si la lecture de cet article vous met pour la journée un air dans la tête...

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