mardi 12 juillet 2016

Du vin, de l'art, du spectacle...

L'été a fini par gagner son cache-cache avec l'hiver... Les organisateurs de Sons d'une Nuits d'été peuvent envisager leur festival sous les meilleurs hospices ! Quelle trouvaille que ce nom... Il élargit le "chant" des possibles...une porte ouverte à l'imagination...
Est-il quelque chose de plus doux que les sonorités qui jaillissent au crépuscule ? Shakespeare n'oserait pas me contredire en disant que ce n'est pas beaucoup de bruit pour rien !
Les responsables de la maison Bichot ne s'y sont pas trompés, en mettant gracieusement à disposition de l'événement le château et la cour du Clos Frantin, cadre féerique.

Ce soir, mardi 5 juillet 2016, c'est l'ouverture de la douzième édition du  festival. En marge du cocktail officiel,  Albéric Bichot et son acolyte Michel Crestanello, secondés par Isabelle Philippe, ont imaginé un programme haut en couleur  à l'attention de leurs clients locaux. On s'éloigne du centre et on grimpe à flan de coteau. Il faut marcher à travers les rangs de vigne. Fouler un sol caillouteux, de ceux qui donnent à la vigne de quoi produire un raisin admirable puis un vin unique. Parvenir jusqu'à la terrasse du Château Gris.


 Il domine la Côte de Nuits et offre une perspective infinie. Ou presque... D'ici, certains jours, on peut voir le Mont Blanc. Les invités, partenaires d'entreprises, hôteliers, restaurateurs, arrivent par grappes... Michel officie en maître de cérémonie et la dégustation peut commencer. Trois rouges... dont un pinot noir  d'excellence mystérieusement nommé "secrets de famille"... dans lequel se révèle toute la philosophie de la maison... Sorte de transmission ancestrale du respect de la terre et de ce qu'elle produit.

Michel et Albéric

 Les langues se délient, les groupes se font et se défont, des conversations s'engagent, s'interrompent, se poursuivent tandis que le soleil décline lentement. On poursuit avec trois blancs (blanc sur rouge : rien ne bouge !) et on termine par un Crémant.


  L'horizon prend des couleurs rosées.


 L'heure tourne et en bas, dans la cour du Clos Frantin, le public attend Christelle Chollet. Il faut redescendre. Sur le chemin, mon œil est attiré par le fruit naissant. Si l'on n'y prête pas attention, il se confond avec les feuilles de la vigne. Il est la promesse fragile de la vendange future.

 Arrivés en bas, il fait nuit. Nous rejoignons nos places... La scène s'éclaire et voilà la jeune femme. Une blonde pétillante et énergique. Ses longs cheveux bouclés retenus en une queue de cheval faussement négligée sont comme une crinière indomptable. Coiffée d'un haut de forme noir, elle fait parfaitement illusion en Liza Minelli. New York à Nuits Saint Georges. Dans le spectacle alternent chant et sketches...
"Nous les filles on stocke de l'eau comme les chameaux, sauf que l'eau nous on la stocke dans les cuisses. Du coup j'ai arrêté de boire de l'eau. Quitte à stocker autant stocker du rouge !".
Puis sa voix s'élève puissante, accompagnée par ses musiciens déguisés en Batman et Captain America. La coupure "pub" projette les spectateurs de plus de 40 ans dans leur enfance ou leur jeunesse avec les airs rebattus de "Hollywood Chewing Gum" (petite, j'entendais : "oh les bouts d'chewing gum") ou ceux, tombés en désuétude comme "Dis donne-nous un peu de ton fromage... Dis donne-nous en un peu... Belle des Champs !"


Puis l'artiste repart de plus belle. Interpelle le public : "Qui veut vivre une histoire d'amour avec moi ? -j'en vois qui sont dégoûtés d'être venus avec leur femme !"
Elle joue avec son décor. Habile.
"Si un homme politique était un artiste ce serait quoi ? Un homme-orchestre. Ils jouent tous les deux du pipeau, du violon et ils tapent dans la caisse."
Quand elle danse, des silhouettes à la manière de La Linea accompagnent ses mouvements sur grand écran. Synchronisation parfaite. Une vraie voix, un sens du spectacle aiguisé, une belle scénographie, du rythme, des rires, des émotions, des vérités joliment énoncées... Du Madonna dans la bouche de Piaf et Carmen qui s'invite chez Mylène Farmer. Chapeau l'artiste. 


Et pour profiter pleinement de ce moment, il ne reste qu'à lever la tête vers le firmament. Les feux de la Rampe, étonnamment, n'altèrent pas le spectacle de la nuit étoilée. Envoûtant... 


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